TD La psychose4 minutes de lecture

Note: le cours ci-dessous utilise les termes mère/maternelle etc. de part le contexte historique de la théorie. A titre personnel, je remplacerais chaque fois ce terme par « dispensateur de soin principal » – à défaut d’une meilleure formulations neutre. 

C’est une affection psychotique qui se manifeste par une altération profonde de la conscience du sujet et de son rapport à la réalité. Cette structure correspond souvent à des frustrations précoces maternelles. Elle est aussi liée à une impossibilité fonctionnelle de l’enfant de se dégager son propre moi de celui de la mère. L’enfant psychotique construit sa réalité dans la fusion.

Indépendamment des facteurs organiques causant des troubles du développement mental, le facteur éducatif est important. En particulier, la relation maternelle primaire s’avère extrêmement impactante. Les attitudes profondes de la mère peuvent maintenir le nourrisson et plus tard l’enfant dans une situation impropre à faciliter l’éclosion des manifestations personnantes. Les manifestations personnantes sont les comportements qui transforment l’enfant en personne. Par exemple, une mère sur-protectrice empêche les désirs de l’enfant d’émerger en y répondant trop tôt. Elle répond au besoin de son bébé avant qu’il ait eu le temps de les formuler. Incapable d’émettre le moindre souhait, les désirs ne sont donc pas reconnus par l’enfant comment lui étant propre. La mère est considérée comme une extension du bébé.

La psychose du point de vue dynamique

Dans la psychose, le conflit psychique s’exprime entre le ça et la réalité. Ce conflit explique que le sens de la réalité soit altéré chez le psychotique. Le conflit avec la réalité entraîne un déni des éléments trop gênants et peut conduire au délire. Ce processus permet ainsi la construction d’une néoréalité, ou réalité nouvelle, plus adaptée aux désirs du psychotique.

La psychose du point de vue économique

Mécanismes de défense

Un des principaux mécanismes de défense est le déni. Le déni est l’action de refuser la réalité d’une perception perçue comme dangereuse ou douloureuse pour le moi. Par exemple, le déni de la maladie. Cependant, on peut aussi trouver un déni non psychotique. La psychose lie le déni à d’autres mécanismes de défense comme l’identification projective, le dédoublement du moi, le clivage.

Libido narcissique et rapport altéré à la réalité

Pour le psychotique, la libido va surtout alimenter le courrant narcissique. Cela s’explique par les difficultés que présente le sujet psychotique dans la prise en compte de l’autre. Cela se traduit particulièrement au niveau de l’expression et de la satisfaction des pulsions sexuelles. Autrement dit, le sujet est pour lui-même son propre objet pulsionnel. Pour comparer, dans la structure névrotique prend une autre direction: elle devient objectale au cours du développement.

La relation d’Objet

La relation d’objet se caractérise par une fixation et un non dépassement du registre pré-objectal. Cette fixation est l’héritage de la figure maternelle incapable de concevoir la séparation entre elle et le fœtus/bébé, ni physiquement, ni psychiquement. Le sujet psychotique n’arrive pas à exister séparé de l’objet d’amour. En conséquence, c’est de là que vient le terme de relation d’objet fusionnelle, ou symbiotique à la mère.

Le père est souvent effacé, absent physiquement puis psychiquement. La triangulation père mère enfant n’a pas pu se faire. Pourtant, c’est cette première triangulation qui contribue à introduire une première dé-fusion avec la mère et l’individuation de l’enfant. Autrement dit, c’est elle qui permet de mettre un terme à la relation duelle exclusive entre la mère et l’enfant. Lorsqu’elle perdure, l’indifférenciation peut entrainer une indifférenciation moi-non moi. La relation d’objet du psychotique n’est ni duelle, ni triadique, ni triangulaire. Le moi n’est pas complet, ni réellement différencié. Au contraire, le moi est morcelé.

Le type d’angoisse

Pour la psychose, l‘angoisse concerne l’identité et le maintient d’un moi différencié du non moi. Autrement dit, le maintient d’un moi et non moi unifié. Il s’agit d’une angoise de morcellement et/ou de mort. Le sujet craint que son corps se disloque et redoute de perdre son intégrité corporelle.

Lectures conseillées

Pour aller plus loin dans la compréhension de la psychose par freud, je vous conseille de lire Névrose et Psychose. Si vous voulez une perspective alternative, je vous conseille de lire la psychose selon Lacan, qui ancre sa compréhension du sujet dans le langage. Pour un livre didactique plus orienté sur la prise en charge moderne des psychoses, Qu’est ce que les Psychoses est un bon point de départ.

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