Qu’est ce que l’ergonomie4 minutes de lecture

Introduction à l’ergonomie

L’ergonomie est une science du travail. Il en existe de nombreuses définitions. Nous en examinerons une.

« C’est un ensemble de connaissances relatives à l’Homme au travail nécessaire pour la conception ou la transformation d’outils, de machines, de dispositifs pouvant être utilisés par le plus grand nombre de personnes avec un maximum de confort, de sécurité et d’efficacité » (SELF 1988)

Cette définition repose sur une certaine idée de l’Homme au travail. Elle a pour ambition de contribuer au confort et à la santé des personnes, et de contribuer à l’efficacité économique de l’entreprise.

Éléments de définition

Il s’agit d’une science appliquée car elle vise la transformation de la situation de travail. Il existe une certaine ambiguïté de cette interprétation de la définition.

Entre science et technologie

L’ergonomie : une science?

L’ergonomie formalise des connaissances concernant l’homme au travail. Elle produit des connaissances. C’est donc une discipline scientifique qui a un objet de recherche : le fonctionnement de l’homme dans son activité de travail. Par rapport à cet objet, elle élabore des connaissances structurées et méthodiques. C’est par son objet d’étude et ses méthodes que se définit une science. En ce sens, l’ergonomie est donc une science.

L’ergonomie : une technologie?

De Montmollin (1986) pense que l’ergonomie est une technologie plus qu’une science.

Leplat (1980, Jacques) la définit ainsi:

« L’ergonomie est une technologie dont l’objet est l’aménagement des systèmes Hommes Machines… L’ergonomie est donc par nature appliquée… La psychologie ergonomique est constituée par l’ensemble des connaissances psychologiques pertinentes à l’analyse et à la solution des problèmes ergonomiques. »

Visner (1966, Alain) quant à lui la définît ainsi:

« L’ergonomie se place plutôt parmi les technologies: elle vise à connaitre dans quelles limites l’homme placé dans une situation donnée se trouve dans un état convenable (pour son confort et son efficacité), sans en savoir toujours les raisons profondes… L’ergonomie est un corps de connaissances qui fait partie de l’art de l’ingénieur, car elle permet de concevoir les machines de façon convenable pour le plus grand nombre de travailleurs. »

L’ergonomie : une science et une technologie?

Pour Antoine Laville (1993), il n’y a pas d’exclusivité:

« L’ergonomie est une discipline scientifique: son objet de recherche est le fonctionnement humain en activité professionnelle… L’ergonomie est une technologie (discipline technique) car elle construit, rassemble et organise les connaissances pour les appliquer à la conception de moyens de travail… Cette application relève d’un art comme l’art de l’ingénieur ou du médecin, car il s’agit de mettre en oeurvre des connaissances techniques à des réalisations particulières. »

L’ergonomie se situe à l’intersection entre une logique scientifique et une logique d’action. Les formats et modèle de base de l’ergonome influencent sur le positionnement de celui ci par rapport à ces définitions.

On le voit souvent dans la pratique. Les ergonomes « universitaires » effectuent leurs recherches dans des milieux d’entreprise. Leur recherche se conclut par une action. L’entreprise subit un changement positif à l’issue de la recherche en ergonomie. Les connaissances produites servent ensuite à construire une base théorique pour étayer d’autres interventions – quelles qu’en soit le contexte.

A l’inverse, les ergonomes « professionnels » répondent aux besoins de clients avec le but principal d’aider les entreprises à surmonter des difficultés. Ces dernières peuvent être financières, organisationnelles, problématiques de santé ou de sécurité au travail etc. A l’issue de l’intervention, l’ergonome aura acquis de nouvelles connaissances qu’il pourra appliquer aux clients suivants. Souvent, ces connaissances sont formalisées er partagées plus ou moins publiquement:

  • via des bases de connaissances internes. Par exemple, les grandes entreprises du jeu vidéo ont souvent des bases de données et formations internes pour diffuser les connaissances et théories formulées en interne, bien qu’elles soient confidentielles vis à vis du grand public.
  • lors de conférences spécialisées, organisées par des associations professionnelles. Elles sont rarement académiques mais on trouve souvent des ponts via les orateurs et participants (FLUPA, GUR SIG pour ne citer que mes deux favorites). C’est souvent des occasions de partager les connaissances internes et de travailler sa réputation – bien que parfois le détail reste flou pour des raisons de confidentialité des projets.
  • via des livres blancs ou des ouvrages commerciaux – souvent destinés à attirer les talents et clients en démontrant son expertise et sa contribution à l’innovation dans le domaine.

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