Le président Schreber vu par la psychose Lacanienne3 minutes de lecture

La psychose selon Lacan prend naissance dans la structure reçue du langage

Pour Lacan, il faut revenir aux différents moments de l’appropriation de la structure reçue du langage. Dans un premier temps, l’incorporation du langage et l’insondable décision de l’être d’accès thé ou de refuser celui-ci va marquer le sujet. Au moment où il reçoit la marque du langage, il y a ce choix de l’accepter ou de le refuser, sachant que le refus est aussi une forme du langage. L’enfant portera la marque du refus, sinon il serait un pur objet (dans le coma, et encore…). Pourquoi le sujet dit-il oui ou non? il y a de l’indétermination, sans elle : pas de sujet, qui permet ce choix. C’est le moment dont témoigne l’autisme, avec ou sans organicité : il ne veut pas de l’autre.

Symbolisation de la structure

Dans un second temps, on a la symbolisation primordiale dès le moment où l’enfant prouve qu’il sait se servir du langage, encoder la structure. Chaque signifiant seul s’oppose même à lui-même. (Les signifiants viennent par deux, antagonistes.) Sept symbolisations primordiales désignent le moment où l’enfant produit son premier acte de parole, en associant deux mots.

Le stade du miroir

Troisièmement, le stade du miroir permet de s’apercevoir qu’il n’y a pas de réponse à la question de qu’il on est, mais que l’on peut se doter d’une image de soi. On reconnaît son image à deux conditions. Il faut que l’on existe dans le langage, et que l’on existe pour l’autre, autrement dit que l’on est une place dans le langage de l’autre. L’idéal du moi est ce signifiant. Sur la base de la rencontre avec ce moi idéal, se forme le moi comme représentation imaginaire à différencier de l’auto érotisme (un investissement du corps).

La métaphore paternelle et la forclusion du nom du père

La métaphore paternelle et la forclusion du nom du père est le quatrième moment. La psychose se déclenche lorsque que, faisant appel à la fonction paternelle, le sujet découvre l’absence de celle-ci, découvrant le fait qu’elle n’ait jamais existé pour lui. Il a toujours fait sans, il a vu d’autres façons de se débrouiller. Comment ? En créant une réalité délirante, dans la paranoïa.

Schreber n’arrive pas à se supporter lorsque lui-même doit faire appel à la fonction du père, incarnant lui-même l’autorité, la loi (autrement dit quand il devient président de la cour). Se faisant la femme de Dieu, il se crée un super père. La forclusion est le mécanisme explicatif de toute psychose. Elle n’agit pas au même moment du processus de subjectives nations. Un rejet du langage peut être considéré comme un refus du nom du père. Ce que récuse le sujet n’est pas le langage, mais son utilisation dans la régulation de la relation à l’autre. Il doit se débrouiller sans fonction paternelle, et il se produit un déchirement lors de la découverte de ce manque. Celui-ci peut être très tardif, et il peut être stabilisé. La forclusion n’est pas un accident, en ce sens.

La position du mélancolique correspond à n’être rien pour l’autre. La position du maniaque correspond à la toute-puissance du langage. On se pose de nos jours la question de l’alternance entre la mélancolie et la manie. S’agit-il d’un, deux ou de trois dialectes ?

Pour en savoir plus, je vous conseille de lire la psychose selon Lacan, qui ancre sa compréhension du sujet dans le langage.

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