Le cas Rodrigue6 minutes de lecture

Contexte familial et antécédents
Au niveau de la famille, les parents de Rodrigue sont tout ensemble. Il a un cas d’alcoolisme chez son oncle, qui s’en est sorti tout seul au dire de la mère, et sa petite soeur a tenté de se suicider. Son père est enseignant, et sa mère est infirmière.

Anamnèse
Tout petit, Rodrigue et jaloux de sa soeur cadette, il se scarifie lorsque sa mère s’occupe d’elle, mais n’a jamais été hospitalisé pour cela. Il n’obtient pas son bac professionnel, il devient attaché commercial. Il se marie vers 25 ou 26 ans, et déménage dans un autre département. Peu après, il est licencié et commence à boire. Il divorce à 27 ans, et se remet en coupe avec une autre femme. Il menace le père de son ex, ce qui conduit à une première hospitalisation sur demande d’un tiers. Lorsqu’il sort, il menace à nouveau le père de son ex, et il est hospitalisé de nouveaux sur demande d’un tiers. Lorsqu’il sort, il va vivre chez ses grands-parents (ses parents ne veulent pas lui). Il suit plusieurs cures de désintoxication, mais ne les finit pas. Il fait plusieurs tentatives de suicide.

Il pourrait être intéressant dans ce cas-ci d’effectuer un génoprogramme ou un génosociogramme. Celui-ci représente l’arbre généalogique du patient, sur laquelle sont reportés les antécédents familiaux.

Les symptômes
Rodrigue a dit conduite addictives, présente des passages à l’acte auto et hétéro agressif. Il est sujet à l’angoisse de, au repli. Il est passif et son discours est pauvre. Il a une discordance idéo affective basée sur un vécu abandonnique. Il est indifférent à ce qui lui arrive. Un mécanisme de défense qu’il utilise beaucoup est le déni.

On peut penser à une personnalité limite. En effet, on repère l’anaclitisme, c’est-à-dire la relation de dépendance avec composante autre. L’autre lui sert de béquiller narcissique. S’il est absent, il existe un vide qui conduit à une angoisse de séparation, de pertes, d’abandon. Cela crée entre autres des risques de dépression. La relation anaclitique distingue l’autre de soi et est différente de la relation fusionnelle, dans laquelle l’autre fait partie de soi. Le comme la mère, par contre, est plus dans la relation fusionnelle.

Rodrigue
Rodrigue ne semble pas avoir un projet de vie en dehors de ce que ses parents ont prévu pour lui. Il se présente comme un enfant. Il n’a aucune revendication. Son angoisse est de type à abandonnique, mais ils ne verbalisent pas ce type de vécu ni ne sollicite l’autre. L’angoisse se manifeste autrement, par le passage à l’acte. On peut hésiter entre mode de relation fusionnelle pour une relation anaclitique, car la mère est hyper protectrice ou absente, dans une attitude d’ambivalence dans lesquelles et les limites entre le soi et le nom soi sont effacées. On peut se demander si ce type de relation est imposé par la mère.

L’angoisse née d’un nom plus verbalisé. Rodrigue a effectué un clivage à visée défensive : il banalise ou bénit les comportements comme étant les siens. Il dénie la gravité de son passage à l’acte suicidaire, qui reflète pourtant son registre pulsionnel bouillonnant. Il lui est impossible de raisonner pour contenir ses pulsions, pour gérer sa frustration. De fait, ses pulsions agressives s’externalisent. Ceci est vrai aussi pour sa mère, dans le sang soit une parole agressive peut aussi être un passage à l’acte. Ceci reflète dans l’ensemble de mécanismes de défense appartenant à la famille.

Une problématique familiale
Rodrigue est aussi sujet à des idées de persécutions. Les liens qui le rattachent à ses parents sont caractérisés par des mouvements de gruger et de fusions alternées. La différence des générations n’est pas claire, de même que celle des genres, des sexes, mais il n’y a pas de passage à l’acte. On peut se demander s’il y a cette confusion ici, autrement dit si le processus de séparation individuation, garant de l’identité, a bien eu lieu. Il manque des informations sur l’origine de cette impossibilité de séparation.

À noter aussi que le père, renvoyant à la fonction paternelle, est absent. Sans agent castrateur, marquant l’autorité, l’interdit, la discrétion du père dans la famille de Rodrigue, laisse place à une relation fusionnelle à la mère.

Du point de vue de la mère, les chauffantes, censé ramener la sensibilité corporelle perdue chez l’alcoolique, ramenant les sens au corps, sont investies de façon inappropriée. Cela conduit à une difficulté à se réapproprier son corps chez Rodrigue.
Son corps est par ailleurs sujet à de nombreuses attaques, non seulement la tentative de suicide, mais aussi par des complications somatiques après celle-ci, les automutilations qu’il effectuait quand il était plus jeune, sans oublier l’alcoolisme, qui peut être vu comme atteinte du corps.

Rodrigue a été hospitalisé à partir d’un geste suicidaire. À qui est-il adressé ? Que sous-tend-il ? Rodrigue utilise pour son suicide à la seringue de la mère, le produit que son père utilise pour les meubles. De quelle façon imagine-t-il cela ? Cela pose la question de la corporation, du geste agressif anversois par l’attente du corps. Cela soulève aussi la question de la séparation impossible ou complexe. Par l’hospitalisation d’office, on impose quelque chose de la séparation. Ce n’est qu’après séparation qu’il sera possible d’aménager quelque chose de thérapeutique. L’opposition des parents à l’hospitalisation sur demande d’un tiers dit quelque chose d’un pacte aliénant.

Informations complémentaires : l’évolution du cas
Après deux mois d’hospitalisation d’office, la sortie de Rodrigue est prévue comme un projet vécu dans un appartement thérapeutique. Il s’agit d’une mise sous curatelle, qui est une mesure de protection au même titre que la tutelle. La différence entre la tutelle et la curatelle réside dans le fait que, sous tutelle, une personne ne peut plus décider de ce qui la concerne. On la considère comme incapable de se prendre en charge. La mise sous curatelle au contraire à est une aide à la prise de décision, qui implique le sujet, et l’accompagne d’un point de vue quadratique, social, d’insertion professionnelle etc. Suite à ces dispositifs, le père de Rodrigue, assisté d’une association d’anciens buveurs, a protesté par rapport à l’hôpital. Sa mère a continué à se plaindre et à porter plainte sur la qualité des soins, notamment des chauffantes, administrés par l’hôpital. Par la suite, des entretiens familiaux ont eu lieu, et la mer a maintenu des injonctions suicidogènes.

Conclusion
En conclusion, la démarche thérapeutique et nécessite, quelles qu’elles soient, d’instaurer un cadre autorisant un processus transformateur. Autrement dit, il est difficile d’envisager quoi que ce soit sans prendre en compte la problématique familiale, relationnelle, professionnelle. Pour Rodrigue, il était impossible d’envisager un travail psychique attend que les éléments autour de la séparation à ses parents n’étaient pas gérés.

Lire psychologie pathologique de J. Bergeret, pour plus d’informations sur les névroses, psychoses et états limites.

La relation d’objet peut-être tourné vers soi ou vers autrui. Elle peut être fusionnelle, ana critique ou génitale. Ces modes de relations dépendent de la structure psychique et de la place des autres en son sein. Elle définit la relation aux autres.

Le passage à l’acte un état pathologique en soi, mais il dit quelque chose sur les capacités à gérer la frustration du sujet. Les liens incestueux sont des passages à l’acte. Les liens incestueux sont le son des états d’indifférenciation à l’autre. (Racanier)

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