La compréhension
II les connaissances antérieures du lecteur
21 les connaissances linguistiques
a) comprendre des mots et des phrases
L’analyse lexicale (vocabulaire) s’étudie à travers les saccades oculaires, dont la durée varie en fonction des mots, de leur familiarité, qui rend leur identification et lecture plus ou moins courte. L’influence de la connaissance sur la lecture porte sur l’indentification des mots et de la construction grammaticale (syntaxique), ainsi que le traitement de l’ordre des mots dans la phrase. L’analyse du contexte favorise la compréhension. Dans une phrase « Le soir, le Bisho se couche à l’horizon en diffusant une belle lumière orangée » on peut comprendre que le Bisho tient lieu de soleil.
b) comprendre dans un contexte
(Pynte 88) Les déterminants de la signification d’un énoncé sont au nombre de 6.
1 la signification attachée aux items lexicaux (mots)
2 la relation entre items lexicaux
3 les connaissances du domaine auquel se rapporte l’énoncé
4 les éléments (percept et concept) auquel se réfère l’énoncé
5 la situation d’énonciation
6 le contexte conversationnel
Les trois derniers éléments constituent le contexte global général utile à l’interprétation
Exemple : Mulder dit à Scully : « le vol d’ovni n’est pas le fait d’humains »
1- signification :
Fait : adjectif : constitué de ; verbe : effectuer ; nom : acte
Vol : larcin, disparition ou essor dans l’espace aérien
2 le devant fait dans cette phrase prouve qu’il s’agit dans ce cas d’un acte
3 la connaissance du domaine
Les OVNIS font référence à des soucoupes volantes et autres, on peut donc pencher en faveur de l’essor. D’un autre côté, Mulder et Scully font référence à la série X-Files, il se pourrait donc qu’il s’agisse plutôt d’un larcin.
4 Les éléments perçus se rapportant à l’énoncé. Si les deux personnages se trouvent à proximité d’une navette spatiale, il est plus probable que la phrase fasse référence à un essort
5 Si la scène précédente montre une disparition,le mot vol dans la phrase fera référence à un larcin.
6 les personnages peuvent faire un commentaire concernant l’origine du vol.
22 Les connaissances générales
Bartlett 1932 accorde un rôle important aux schémas préexistants
A influence des connaissances antérieures sur la compréhension
Une étude de Bransford et Johnson (1973) consiste à donner un texte abstrait et demander de rappeler le plus d’idées du texte possible ; L’expérience se fait dans deux conditions : dans la première on donne le texte tel quel, dans le second on lui donne un titre (le lavage du linge).
Sans le contexte, le nombre d’idées rappelées s’élève à 2.8 et 2.7 si le titre est donné après la lecture de texte contre 5.8 dans la modalité où le titre du texte est donné avant la lecture du texte.
Les schémas et scripts permettent de faire des inférences.
Marcel a très faim en entrant dans le restaurant. Le serveur n’était pas lin. Soudain, il réalisa qu’il avait oublié ses lunettes.
Qu’est ce qui relie ces deux dernières phrases ? C’est le script du restaurant, en effet, Marcel a réalisé qu’il ne pouvait pas lire la carte sans ses lunettes et en conséquence, s’est aperçu qu’il avait oublié ses dernières.
Inférer pour créer des attentes (Huitema & al. 93)
On mesure le temps d’exposition des phrases (le sujet presse un bouton dès qu’il a compris pour passer à la phrase suivante. Présentées comme suit, elles apparaissent une par une, il n’est pas possible de revenir en arrière.
1 Dick avait une semaine de vacances
2 Il voulait aller à un endroit
3 Où il pourrait nager et prendre un bain de soleil
4 Il acheta un livre de voyages
5 Ensuite il regarda les suppléments
6 De la section voyage dans e journal
7 Il alla à l’agence locale
8 Et acheta un billet pour l’Alaska
9 Il paya avec sa carte de crédit
Coup sur coup, le temps d’exposition à la huitième phrase est plus long que les autres, et ce parce qu’il y a une incohérence entre ce qui est écrit et les attentes créées chez le lecteur par inférence. En effet, L’Alaska est une destination peu propice à la natation et aux bains de soleil. Dans la condition contrôle, on propose la Floride à la place de l’Alaska et on note que la durée d’exposition est plus courte quand le mot correspond aux attentes liées au contexte.
B Influence des connaissances sur la récupération
Anderon & Pichert (78) font lire un texte et demandent au lecteur de prendre la perspective d’un cambrioleur ou d’un potentiel acheteur de la maison. Le texte présente 72 idées dont un nombre équivalent adapté pour chaque perspective et un nombre d’idées neutres. Le rappel immédiat est influencé par la perspective adoptée durant la lecture. Un cambrioleur se rappellera les petits détails, objets de valeur, cachettes possibles alors qu’un acheteur potentiel considèrera plus le bâtiment lui-même etc.
Si l’on demande de aire un rappel différé avec la même perspective que celle de la lecture, le nombre d’informations diminue, mais si l’on change la perspective adoptée, de nouveaux renseignements sont cités avec une amélioration du rappel de 7 à 10% le changement de perspective fournit une autre stratégie de recherche en mémoire, utilisant les connaissances sur la point de vue adopté (acheteur ou voleur) pour récupérer de nouvelles informations.
C Influence des connaissances sur les fausses reconnaissances et les faux rappels.
Sulin et Dooling 1974 proposent la lecture d’un texte portant sur un inconnu ou un personnage célèbre. Ainsi le texte est comme suit :
Cas 1
Gerald Martin n’a eu de cesse de miner le gouvernement d’alors pur satisfaire ses ambitions politiques. Beaucoup de gens de son pays ont soutenu ses efforts. Les problèmes politiques contemporains ont relativement facilité son accès au pouvoir etc.…
L’autre version du texte se présentant comme suit.
Cas 2
Adolf Hitler n’a eu de cesse de miner le gouvernement d’alors pur satisfaire ses ambitions politiques. Beaucoup de gens de son pays ont soutenu ses efforts. Les problèmes politiques contemporains ont relativement facilité son accès au pouvoir etc.…
Une tâche de reconnaissance de phrases après 5 minutes et après 1 semaine est effectué. Certaines ont un rapport au thème faible :
« C’était un homme intelligent mais dépourvu de bonté humaine »
Moyen :
« Il était obsédé par son désir de conquérir le monde »
Fort :
« Il détestait tout particulièrement les Juifs et les a donc persécutés »
On constate que si le personnage est fictif, après 5 minutes et 7 jours, le rappel reste aux alentours de 4 ou 5 phrases jugées fausses avec raison.
Dans le cas où le texte fait référence à Hitler, Le nombre de phrases fausses reconnues comme telles tombe particulièrement pour les items ayant trait au thème de façon forte et moyenne ( 1 à 3 reconnaissances exactes) ceci s’explique par le fait que les informations apprises par le biais du texte se ont mélangées aux connaissances antérieures pour former un bloc, et il devient impossible de faire la différence entre les différentes sources des informations recueillies à ce sujet.