La compréhension
III L’organisation d’un texte
Pour intégrer les nouvelles idées, il y a nécessité d’établir une cohérence globale des évènements principaux ainsi qu’une cohérence locale entre les informations.
31 Structure du texte
A Structure d’un récit
Dans chaque culture, le récit prend une structure particulière, exemple : le mythe, le conte, la fable, le conte africain etc. A l’intérieur d’un type de récit, toutes les histoires partagent une structure canonique ou grammaire de récit (du nom du champ de recherche concernant le sujet). (Thorndike 77)
Le récit se constitue de l’exposition (il était une fois une princesse) qui pose le cadre (qui vivait avec sa marâtre et ses deux belles soeurs), la description des personnages (une princesse au teint blanc comme la neige, au cheveux noirs comme l’albâtre et aux lèvres rouges comme le sang), le lieu (dans un pays très lointain), le temps…
Le thème expose le but du héro, avec un ou plusieurs évènements antérieures (après s’être remarié, son père mourut, la laissant au soin de sa belle mère).
L’intrigue est constituée d’une série d’épisodes visant à l’atteinte du but ; cela comprend des buts intermédiaires, des actions et des résultats. (Péripéties : la reine invite des princesses pour marier son fils, mais il les refuse toutes alors elle pose un petit poids sous le matelas de l’invitée qui dit être une princesse et plait à son fils)
La résolution signe le terme de l’histoire et le héro arrive à son but ou non (et ils vécurent longtemps et heureux et eurent beaucoup d’enfants)
En modifiant la structure du récit on influence la compréhension du texte. Si l’exposé du thème se situe à la fin du récit, le rappel est moindre en quantité d’informations. Si le thème est supprimé, le rappel est encore moins bon.
On parle de schéma de récit, il coïncide avec la connaissance qu’on a sur le sujet. Il existe d’autres structures de texte qui ont aussi des schémas propres ;
B autres structures de texte
Dillon étudie la structure d’articles scientifiques ; celle-ci se compose de l’introduction (revue de la littérature existante, problématique, prise de position), la méthode (description de la recherche réalisée, population et échantillons étudiés, matériel utilisé, variables impliquées dans l’étude, procédure mise en place), les résultats (description des résultat trouvés), discussion (interprétations réalisées à partir des résultats obtenus et conséquences théoriques, comparaison avec les travaux déjà existants. Ce schéma vaut pour tous les articles scientifiques, sauf les états d’arts, dans lesquels on fait le point sur les théories et travaux existants dans un domaine.
En présentant des articles scientifiques présentés en morceaux (titres et bouts de paragraphes mélangés) et que l’on demande de les classer, la plupart (82% ) des bribes sont classées dans la bonne partie ( sous le bon titre, la bonne bannière), mais à l’intérieur de la section seul 16.7% des paragraphes sont placés correctement. Ce qui structure les plus la compréhension est la macrostructure. On note aussi beaucoup d’inversions entre les parties discussion et introduction, celles-ci était similaires dans le sens ou elles contiennent beaucoup d’éléments théoriques.
32 les relations causales
Il y a une relation causale lorsque A cause B et qu’en l’absence de a on a aussi absence de b en conséquence.
Si on entre chez soi, cela suppose que l’on ait les clés de l’appartement, que l’on déverrouille la porte, que l’on l’ouvre etc. quoiqu’il existe des alternatives dans cet exemple comme appeler le Sérurier ou défoncer la porte. Les relations causales ont un rôle positif sur l’estimation de l’importance ‘une action, et celle-ci est rapelée et incluse dans un résumé d’autant plus que de relations causales lui sont liées. Les idées intervenant dans ces relations sont recherchées sont trouvées dans un texte plus rapidement dans une tâche de recherche d’information dans un txte.
33 L’intégration des détails
Il est plus facile d’intégrer des détails si on a la possibilité de les mettre en relation avec l’idée précédente directement, ces dernières étant encore disponibles en mémoire de travail ; on n’a pas besoin de recourir à des inférences. Mettre en relation d’idée présente avec les idées exprimées avant permet un meilleur rappel (Kieras 1978) il présente un texte de deux façons différentes puis demande de rappeler ces idées. A première présentation reprend à chaque fois des éléments de la phrase précédente.
Les fourmis ont mangé la gelée
Les fourmis étaient affamées
Les fourmis étaient dans la cuisine
La cuisine était impeccable
La gelée était aux raisins
La gelée était sur la table
La table était en bois.
Dans la seconde présentation, les phrases étaient présentées de façon à ce qu’un maximum d’idées soit nouveau au cours de la présentation :
La cuisine était impeccable
La gelée était aux raisins
Les fourmis étaient affamées
La gelée était sur la table
La table était en bois
Les fourmis étaient dans la cuisine
La table était en bois
Le nombre de rappel dans la première condition est bien supérieur à ceux de la seconde condition.
Dans la première condition, les idées se recourant sont encore disponibles en mémoire de travail ;
(Lesgold Roth, Curtis 1979) proposent une tâche dans laquelle ils mesurent le temps d’exposition à la dernière phrase d’un texte en fonction du nombre et du thème de phrases qui se situent entre celle-ci et la phrase d’exposition. Les phrases intermédiaires sont en rapport ou non avec le thème de départ.
Situation de départ :
Un épais nuage de fumée flottait au dessus de la forêt. La forêt était en feu.
Situation 1 :
Un épais nuage de fumée flottait au dessus de la forêt. En jetant un coup d’œil en biais, Carol pouvait voir une abeille qui volait autour du siège arrière de la voiture. Les enfants….La forêt était en feu.
Situation 2 :
Un épais nuage de fumée flottait au dessus de la forêt. La fumée était épaisse et noire et commençait à envahir le ciel pourtant dégagé. On entendait la sirène des pompiers qui commençaient à arrêter les voitures par mesure de sécurité… La forêt était en feu.
Le temps d’exposition dans la condition 2 est supérieur à la condition 3.
Garder l’information en mémoire de travail en l’associant à une autre information
Glenberg & al. 1987 proposent une mesure du temps d’exposition en fonction de l’association oude la dissociation d’une condition.
Warren a passé l’après midi à faire du shopping dans le magasin.
Condition 1 : Il prit sa valise et alla voir les écharpes.
Condition 2 : Il posa sa valise et alla voir les écharpes.
Il a fait du shopping toute la journée. Il pensait qu’elle était trop lourde à porter.
Quand l’image mentale est construite avec la condition associée (on imagine la valise que l’homme tient), on comprend la phrase plus vite que si on l’imagine avoir posé la valise et que par conséquent, on a pu l’oublier.
En d’autres termes il est plus facile d’intégrer les détails si : Ils sont présentés antérieurement, pas trop loin avant, et ne nécessitent pas d’effectuer des inférences. Par exemple le couple de phrases :
« Edward a reçu un alligator pour on anniversaire. L’alligator a été son cadeau préféré. » est plus facile à intégrer que si l’on disait « Edward a reçu beaucoup de choses pour son anniversaire. L’alligator a été son cadeau préféré. ». Dans le second cas, il faut faire une inférence sur le fait que quelqu’un lui avait offert un alligator. En conséquence, le temps d’exposition est plus long que celui du premier couple de phrases.
34 rôle de la mise en orme matérielle d’un texte.
Les indices typographiques permettent d’attirer l’attention du lecteur sur certaines informations. Notez que vous êtes passés vite sur le début de la phrase pour arriver plus rapidement à la partie soulignée, qui devrait en conséquence être plus importante. Les variations de taille, de nature, de style des caractères ;
Les alinéas, retours à la ligne, sauts de lignes ; donnent une structure physique au texte qui facilite sa lecture, et donc sa compréhension en permettant d’insister sur certains points, de guider le lecteur vers les informations les plus importantes.