II démarche de la clinique médicale
1 La démarche clinique en psychiatrie
Quels en sont les fondements ? Les applications ?
Le terme clinique apparaît en 1626pour désigner le médecin qui visite le malade. Le 18eme siècle marque l’entrée de la médecine dans le rationalisme, alors que jusque là cohabitaient des soins magiques et rationnelle. L’histoire de la médecine se caractérise par la prédominance progressive d’une orientation empirique, rationnelle, ainsi que par la coexistence et la complémentarité de deux types de thérapeutique : l’une dite « magique » et une dite « empirique ».
Au début du 19eme siècle, on assiste à l’avènement de la médecine scientifique, liées et résultant du développement de l’anatomie pathologique au 18eme siècle. Jusque là, la maladie apparaît sur le corps, son espace n’est pas envisagé comme articulé sur l’organisme (atteinte d’organes). La définition de la maladie ne dépend pas de l’atteinte d’un organe ou d’une partie du corps , comme dit Foucault, les organes sont les supports solides de la maladie, jamais ils n’en forment les conditions indispensables. La systématisation des pratiques de dissection va ouvrir un champ nouveau d’investigation. Un regard empirique se met en place. L’invisible devient visible. Cette médecine devient localisatrice, localisée sur le corps du malade, assimilée à un ensemble de lésions organiques et devient objet d’une observation matérielle. Cette nouvelle définition résulte d’une nouvelle démarche : l’observation au chevet du malade ; a partir de ce moment cela se répercute sur les formations qui deviennent plus pratiques. Cela permet le passage de la médecine sur le plan de la science puisque le corps humain est objectivé pour devenir objet d’étude scientifique. Toutes les connaissances s’élaborent et s structurent autour d’une démarche. Hippocrate de Cos est considéré le p_re fondateur de la médecine scientifique car il est le premier à proposer un discours sur la maladie en en faisant un objet d’étude, en se détachant des conceptions de base religieuses. Il a fondé sa méthode sur une observation raisonnée des phénomènes pathologiques, en recherchant les causes de ces maladies. L’observation prend en compte les lésions découvertes à l’intérieur de l’organisme et les mécanismes internes susceptibles d’expliquer les troubles. La maladie est considérée comme le résultat d’une corrélation entre lésions internes et symptômes. La maladie est le processus sous jacent au symptôme (perspective anatomoclinique)
On arrive à différencier le signe, le symptôme, le syndrome en établissant la nosographie, le nosologie, la sémiologie.
2 Une clinique du signe et du symptôme
On dégage un ensemble de signes et de symptômes comme éléments reconnus pour poser un diagnostic. Cela renvoie au champ médical, le mot symptôme a pour origine le mot symptôma qui signifie accident, coïncidence. Le symptôme est une manifestation spontanée d’une maladie qu’elle soit perçue subjectivement par le malade lui même (douleur, vertige) ou qu’elle puisse être constatée par un observateur, spécialiste. Le symptôme est dans ce deuxième cas considéré comme objectif.
On appelle symptôme les phénomènes observables, c’est à dire les troubles qui modifient, déséquilibrent une harmonie. Ce mot désigne un dysfonctionnement ou un fonctionnement contre nature.
Avec l’avènement de la médecine anatomoclinique, le signe prend le pas sur le symptôme, on s’intéresse davantage au signe qui résulte d’un regroupement de symptômes permettant de désigner la maladie, se déduisant de l’observation des différents symptômes. (Ceux ci ne sont pas donnés d’emblée). Par exemple, mal dormir n’et pas un symptôme suffisant pour permettre un diagnostic. En relation avec une perte de vitesse, un stress élevé, un manque d’appétit, etc. il peut renvoyer soit à la dépression, soit à l’anxiété, ou encore d’autres maladies. Suite à cette prise d’importance du signe est apparue une procédure d’identification des maladies et une procédure de diagnostic, c’est à dire donner un sens au symptômes du patient par isolement, classement, etc. des symptômes.
Le diagnostic permet d’identifier et nommer un groupe de symptômes observés. Sans diagnostic, aucune prise en charge n’est possible. Il s’agit de l’ensemble des termes désignant différents champs d’étude (dans la médecine), ceux ci sont classés selon la nosographie ( ou classement méthodique des maladies) Par exemple on a des classes de maladies (trouble du comportement sexuel, troubles de la personnalité, troubles psychotiques) et dans ces classes, on regroupe les maladies (dans les troubles psychotiques, on trouve la schizophrénie) et à chaque maladie est associé un certain nombre de symptômes (la présence d’au moins 5 d’entre eux chez le patient par exemple confirme le diagnostic)
La nosographie permet de constituer des entités distinctes entre elles mais aussi de la normalité. La nosologie est l’étude des caractéristiques distinctives qui permettent de définir les maladies, c’est à dire leurs descriptions. Elle est constitutive de la nosographie. La sémiologie quant à elle est la science des signes, elle constitue la nosologie, il s’agit de l’étude des signes constitutifs de la maladie.
La clinique est fondée sur un modèle universel de la maladie. En médecine, elle va se référer à la régularité c’est à dire que le diagnostic se réfère à un modèle universel pour chaque maladie soit à un fonctionnement du corps et une action nécessaire pour réparer son dysfonctionnement. Cette action est valable pour n’importe quel patient atteint par la maladie. Par exemple, la crise de fois : les symptômes sont identiques chez chaque patient, et donc le diagnostic est le même, et le traitement que l’on va administrer sera aussi le même d’un patient à l’autre.
Ce modèle médical peut il s’appliquer au champ mental, comme il le fait aux maladies somatiques?