L’oedipe.
Entre cinq et sept ans, à peu près le désir évolue clairement vers la génitalité. La relation avec les parents devient « amoureuse » (incestuelle) dans le sens ou elle est objet de désir (posséder, avoir). L’apparition du sentiment amoureux coïncide avec celui de jalousie et d’obsession qui vient avec. Il s’accompagne d’une idéalisation, et d’une dépendance, tout comme une certaine forme de dépendance existe aussi à l’age adulte: le plaisir dépend de l’autre.
L’objet privilégié est toujours la maman dans un premier temps, puis le papa, étant donné le concept d’oedipe double. (les deux parents en font l’objet à tour de rôle.)
Pour le garçon, il n’y a pas de changement d’objet: petit à petit, il se rend compte qu’il n’est pas tout pour sa mère. Il y a clairement un rival. L’enfant s’aperçoit que la mère se tourner vers le père et une dose d’agressivité conduit à revenir à un objet clivé pour ce qui est du père: il est une figure identificatoire, et en même temps, il vole la mère à son enfant. La mère dit faire comprendre clairement que la place est prise, et ce le plus tôt possible: plus elle attend, plus l’enfant prend le rejet comme un rejet personnel, et non une histoire de génération. Il doit au final comprendre que si la place n’était pas prise, il n’existerait pas de fait.
L’oedipe chez la fille
Le premier objet d’amour pour elle est la mère, comme pour le garçon. Lors de la découverte de la différence des sexes, elle va se rendre compte qu’elle n’a pas le phallus, donc la mère ne l’en a pas doté. La mère n’a pas non plus de phallus, mais elle a des enfants: par transfert d’investissement, la fille déporte alors le désir du phallus vers l’enfant. Celui ci étant un don du père, elle se tourne vers lui, alors elle va chercher à séduire le papa et tenter de rivaliser avec la mère. Cette rivalité, inconsciente, peut passer relativement inaperçue ou s’exprimer à travers une certaine agressivité. La séduction du père quant à elle peut s’exprimer à travers une appétence pour être avec lui, lui obéir etc. Assez vite, la fille se rend compte qu’elle n’a aucune chance, lorsque la loi du père est posée. Il vient alors non seulement séparer l’enfant de sa mère, mais pose aussi l’interdit de l’inceste. La fille se tourne alors vers la mère pour s’équiper en terme de féminité pour être en mesure plus tard, de séduire quelqu’un et avoir un enfant.
De façon générale, l’amour oedipien n’est pas simple car c’est un affect entravé de l’intérieur (l’amour de l’un impliquant de repousser l’autre). Le surmoi commence à agir par culpabilité de rejeter un parent. C’est aussi un renoncement à l’amour d’un des deux parents: on parle de tiers regretté, mais encore la menace de castration qui agit toujours, et en rentrant en conflit, il y a ce risque: on parle de tiers redouté.
La triade narcissique (l’enfant se représentante entre ses deux parents, avec des évaluations duales au père et à la mère, mais sans établir de relation entre eux ne passant pas par l’enfant) devient une triangulation: les trois membres de la famille se trouvent articulés de façon triangulée. L’enfant prend conscience que ses parents ont une relation entre eux, en dehors de l’enfant, et que cette relation lui préexistait, sans que ça ne l’empêche d’avoir de relation avec chacun d’eux. La traversée de l’oedipe permet de se rendre compte de ça: l’enfant acquiert donc la différence des sexes et la généalogie. A l’issue de l’oedipe, l’enfant est triangulé. Du coup, on renonce à cette lutte avec le parent de même sexe et on va s’identifier à lui pour s’équiper identitairement pour ses relations avec ses pairs.
L’objet est maintenant bien constitué, différencié et sexué. On parle d’objet introduit au rang du symbolique, c’est à dire qu’il condense quelque chose de la loi du père: le nom, et ainsi, le père devient un totem: il n’existe que symboliquement; on se reconnaît sujet parmi les sujets, humain parmi les humains. Sans le non du père, rien ne tient: il y a forclusion du non du père. Chez les psychotiques, cela n’est jamais arrivé, même pas refusé ou renié, c’est tout simplement absent.
Pendant ce temps, le surmoi s’est constitué et renforcé. le surmoi est l’héritier du complexe d’oedipe. Il s’est constitué des interdits parentaux. Il intègre ensuite les morales sociétaires (la société prend le rôle des parents). L’interdit n’a pas besoin d’être rappelé, ou alors la loi extérieure s’en charge, mais généralement elle est intériorisée, voire de façon traumatique. Les personnalités de chacun peuvent s’avérer très peu surmoitique (pas de problème à passer au feu rouge) ou trop (ne plus rien oser). Il introduit le fait de devoir renoncer au plaisir immédiat. En effet, tant qu’on n’a pa de surmoi, ce qui compte et domine est le principe de plaisir, les pulsions, le ça. Le surmoi vient inhiber celles qui ne sont as compatibles avec la réalité, mais l’enfant se soumet au principe de réalité, une fois qu’il a acquis un surmoi. en prenant compte de l’autre, on est aussi valorisé soi même, renforcé narcissiquement.
Le conflit se situe maintenant entre le désir de grandir, d’accéder à un autre statut et l’envie d’être quand même dépendant. On revient à un rôle fort des parents, qui aident l’enfant à accepter de grandir, avec le côté tragique que cela comporte (oedipe) et le réconforter en encourageant la socialisation, les activités, les initiatives etc. L’enfant peut alors se dire: je peux vaquer à mes occupations tranquillement et oublier l’heure, pare que les parents sont ensembles: ils n’ont pas besoin de moi. C’est un coup dur, mais c’est en même temps rassurant: il vit sa vie sans moi et me permet ainsi de vivre la mienne. L’enfant est plus libre, et ouvert aux autres possibilités.
A l’age adulte, il en reste, en fonction de son dépassement plus ou moins complet, on va avoir une vie relationnelle variable, qui vient colorer nos choix de vie ultérieur, comme le choix du partenaire, d’avoir ou pas de enfants, la direction professionnelle vers laquelle on va tendre (au contact de l’autre ou en retrait de l’autre), l’extraversion ou l’intraversion etc.
En suivant vient la période de latence, l’enfant est endormi sur le plan libidinal. c’est une période de grandes passions, on se tourne vers de l’inanimé pour mieux maîtriser son investissement.
Notion de structure et approche
Etre psychologique, c’est rencontrer des sujets en souffrance, qui vont plus ou moins bien recevoir ‘laide qu’on leur propose, certains sont demandeurs, d’autre agressés dans le sens où ils subissent la consultation, sont forcés, sous pression etc. Les raisons qui les poussent à consulter aussi sont différentes, il est donc extrêmement difficile de savoir comment ils vont se poser et évoluer (diagnostic et pronostic réalisé par le psychologue).
La structure psychique aide à se représenter l’état actuel et futur du patient. Par rapport à ça, on va pouvoir imaginer, projeter ce que vit le patient et comment il va évoluer. Freud le premier a proposé un modèle de compréhension, le modèle psycho dynamique, s’intéressant à la nature de la structure psychique, mais aussi son fonctionnement (représentations, et fonctionnement visible et invisible). Ce modèle est encore extrêmement utilisé en pratique, mais pas mal bousculé au niveau des classifications nosographiques. Ceci s’explique par le fait que ces théories ne sont ni réfutables, ni prouvables. En fonction de la personne qui s’adresse, et qui elle s’adresse, selon les dispositions, on ne porte pas la même casquette. Un ion ne se change pas quand il se sait observé, en fonction de celui qui regarde, pour l’homme c’est le cas, on travaille donc avec l’invisible et l’imprévu.
La structure psychique se développe durant la psychogenèse, n peut la comprendre selon le triple point de vue
1/ point de vue topique: il répond à la question où ça se passe, se situe, d’où part on? De ce point de vue, la structure psychique est caractérisée par un développement satisfaisant (sans trop de fixations) et par agencement harmonieux de la première et seconde topique: l’inconscient est bien séparé des autres (il s’agit de deux chose de nature différentes) et le sujet est doté d’un moi fonctionnel, qui lui permet d’acquérir et conserver l’autonomie et la maîtrise de ce qu’il est et fait.
2/point de vue économique: Il répond à la question pourquoi il se passe…? La structure psychique détermine dans ses grandes lignes le rapport qu’un sujet aura aux autres, mais aussi avec son propre inconscient. C’est aussi là que la gestion pulsionnelle est organisée (eg pulsions agressives).
3/point de vue dynamique: comment ça marche? C’est ce jeu de fixations, régressions, possibilités régressives. On parle ici de souplesse, selon les difficultés, l’angoisse, on peut régresser et cela peut nous aider à surmonter cela et avoir la possibilité de le surmonter. Par exemple, le refoulement se trouve engorgé (image de l’entonnoir) et certaines pulsions vont échapper au refoulement: on peut alors avoir recours à d’autres mécanismes. Il ne s’agit pas là d’une structure figée.
Notion de conflit psychique
Le conflit psychique prend place à l’interface de l’économique et du dynamique: les instances peuvent entrer en conflit (ça moi surmoi) mais aussi avec la réalité
Structure vs organisation: chez la grande majorité des sujets, il existe une structure psychique normale (dans le sens où elle est adaptative, ne gène pas le sujet et l’entourage proche), suffisamment bien constitué, banale, qui a en commun la capacité à rétablir l’équilibre psychique, mis en cause par l’extérieur (décès) ou l’intérieur (?). On éprouvera de la souffrance, de la tristesse, mais on va être en mesure de réagir face à la situation et sera capable d’effectuer un travail de deuil. Une structure marquée par une psychogenèse ardue aura moins de résistance, d’adaptabilité en fonction de là où elle s’est arrêtée. La maturité de la structure va jouer, en d’autres termes. On appelle souvent les pathologies avec le nom de la structure (névrotique ou psychotique), ce qui ne signifie pas que le sujet ne va pas bien, c’est juste la façon dont son appareil psychique fonctionne, quand le sujet rentre dans la pathologie, ou quand la structure est compensée.
L’organisation va venir organiser la structure. L’organisation n’est pas pathologique, mais quand la structure décompense on a une souffrance. On parle souvent d’organisation quand on ne veut pas parler de pathologie, alors que le mot structure est plutôt employé quand il y a décompensation.
Tout le monde a un appareil psychique organisé et structuré. Celle ci devient pathologique quand certains traits de caractère envahissent la vie du sujet, quand des symptômes l’envahissent, devenant gênants, invalidants; c’est à dire, quand le moi échoue à maintenir l’équilibre entre les pulsions, angoisses, internes comme extérieures. On est alors du côté de la pathologie, quand la structure est décompensée: alors elle va régresser pour essayer de s’en sortir. Plus on est structuré de façon mature, plus on régresse vers un stade moins archaïque. La régression va directement au point de fixation précédente, et une désorganisation subite de ce genre peut être assez spectaculaire.