Soumission librement consentie
Question 1
Comment un individu ou groupe A obtient d’un individu ou groupe B que celui-ci fasse ou pense quelque chose qu’il n’aurait pas fait sans l’intervention de A. Ce n’est pas à proprement parler de l’obéissance à l’autorité, car celle-ci implique une sanction explicite qui change principalement le comportement. Ici la source émet un message intentionnel en direction d’une cible, pour entraîner un changement d’idée.
Ce n’est pas non plus, comme dans le cas de l’influence sociale, un individu A qui connaît la position de B, et change son comportement en conséquence. La soumission librement consentie se déroule ainsi : un sujet engagé par un acte inducteur accompli par lui, sans contrainte, modifie son comportement et ou son attitude ultérieure à l’égard de l’objet concerné.
Souvent, ces situations d’influences combinent. Dans les thérapies, on manipule la personne sans forcément lui parler des conséquences, mais il faut que l’acte et les suites de cet acte soient positifs pour celui qui le réalise, et non pas que cette manipulation soit négative.
Question 2
Amener quelqu’un à réaliser un acte déplaisant ou de ne pas réaliser un acte plaisant, est possible en se basant sur la théorie de l’engagement de Kiesler 1971. L’engagement correspond au lieu qui unit un individu à ses actes (on s’engage quand on fait). On n’est pas engagé par des motivations et intérêts, mais par des comportements.
Il existe différents degrés d’engagement, qui varient en fonction de 5 facteurs : le caractère public de ce qu’on réalise, la répétition de l’acte, le caractère irrévocable de l’acte, le caractère coûteux de l’acte (l’implication qu’on y met) et le contexte de liberté dans lequel il est réalisé. On est donc moins engagé si le comportement est émis dans la contrainte.
Question 3
La soumission forcée correspond à une situation dans laquelle le comportement produit va à l’encontre de nos intérêts, motivations, croyances etc. On parle d’acte problématique. La soumission sans pression au contraire est employée si l’acte correspond à nos intérêts, croyances et motivations. Les effets de l’acte problématique sont qu’il entraînent une modification des contenus idéels attachés au comportement : tout ce qui est attitude, croyance, ou opinion.
Question 4
Dans l’expérience de Festinger et Carlsmith, la VI est l’absence ou la présence de l’acte problématique, et VI2 est le montant de la rémunération. La VD est la modification d’attitude observée. La réalisation d’une tâche fastidieuse est suivie d’une tache dans laquelle on demande en échange de soit 1 soit 20 francs, de mentir au sujet suivant à propos du caractère éprouvant de la tâche en faisant un commentaire positif en présentant l’expérience. Le changement d’attitude est beaucoup plus marqué quand la rémunération est faible.
Question 5
Expérience de Cohen. L’attitude initiale des étudiants attendue est qu’ils soient contre l’intervention policière sur les campus. On leur demande de faire un acte engageant : rédiger un texte en faveur de l’intervention de la police. La rémunération pour ce faire est de 0.5, 1, 5 ou 10 dollars. La mesure d’attitude est effectuées par questionnaire après la rédaction de ce texte.
On note que la modification d’attitude est d’autant plus importante que la rémunération est faible. Les résultats des participants ayant reçu une forte rémunération est identique à celle du groupe témoin, qui n’a pas eu à rédiger ce texte. Les convinctions personnelles des étudiants ont donc été modifiées.
Question 6
Aronson et Carlsmith, Bem et Crocher
En interdisant de réaliser un acte plaisant, on obtient le même résultat que précédemment. On demande à des enfants de classer des jouets par ordre de préférence, et on interdit ensuite à l’enfant, de ne pas jouer avec le second préféré de son classement (pend&nt qu’on s’absente), en y adjoignant une menace forte (je serais très en colère), ou faible (je ne serais pas content). A certains enfants, on permet de jouer avec tout, comme groupe contrôle. (Chacun passe de façon isolée).
On demande ensuite à l’enfant après le retour du surveillant de reclasser les jouets. On note que les enfants ayant eu une menace faible déclassent leur jouet préféré, alors que ceux qui ont eu une menace forte ou ayant pu jouer avec tout ne modifient pas leur classement en ce sens.
Question 7
Ces résultats s’expliquent par le processus de rationalisation : il montre qu’un sujet amené à réaliser un acte contraire à ses motivations modifie après coup ses contenus idéels de façon à ce que ce qu’il pense soit en accord avec ce qu’il a fait.
Il existe deux théories explicatives : la théorie de la dissonance cognitive se base sur les cognitions : celles-ci sont analysées à l’aide de l’implication psychologique (lien que l’individu se représente entre deux cognitions prises isolément). Si ce lien est de neutralité, pas de relation, s’il est de consonance, les deux vont ensemble.
Si elles sont incompatibles au contraire on parle de dissonance. Dans ce cas, cela provoque un état de tension psychologique qui conduit au changement pour retrouver un équilibre cognitif. Soit il passe à une relation de neutralité : on rompt le lien en décrédibilisant l’action pour qu’elle n’ai plus d’impact par exemple en disant qu’on l’a fait parce qu’on n’avait pas le choix, ou alors il passe à une relation de consonance en modifiant une cognition : ses croyances.
L’autre théorie explicative est la théorie de l’autoperception. Pour Bem, les individus n’ont pas une appréhension immédiate de leurs états internes, au contraire ils réagissent à l’égard d’eux même comme des observateurs qui tentent d’expliquer leurs comportements en faisant des inférences. En d’autres termes, quand je me prive de nourriture, je vais me dire que je ne devais pas avoir vraiment faim.
Mais…
Cela marche aussi avec la simple réponse à une question, bien qu’il ne s’agisse alors pas d’une véritable mise en acte, comme le montre Joulé. On n’est alors plus dans la mise en acte, juste dans l’acceptation. Cela peut déjà entraîner une modification de l’attitude. Il ne peut donc pas s’observer et dans ce cas l’autoperception est impossible.
Salut! Je suis moi même en deuxième année de psychologie, et je me sers de tes cours pour réviser mes partiels, c’est très pratique! Je venais te remercier de l’utilité qu’ils m’apportent et te signaler une petite erreur: la théorie de l’autoperception c’est à Bem qu’elle revient. Je pense que tu as du confondre avec Brehem et la réactance. Voila, je tenais juste a te prévenir pour t’éviter de te tromper alors que ça aurai pu etre éviter! Bonne continuation!
Merci beaucoup, je vais regarder ça en détail après le partiel de clinique et arranger ça dans l’article à ce moment 🙂