55 le cas de Mme L.
551 Symptômes et diagnostic
On peut recenser ses symptômes sous plusieurs types. Il y a d’abord les symptômes somatiques, sous forme de troubles fonctionnels (troubles digestifs importants et troubles gynécologiques), ainsi que des troubles moteurs comme des troubles du tonus, ralentissements moteurs, sensations vertigineuses; et des symptômes de conversion psychique comme les troubles de l’humeur, la clinophilie, l’hypocondrie, l’anxiété, les troubles de la mémoire (amnésie infantile)
552 Point de vue sémiologique
D’un point de vue sémiologique, deux grandes catégories de symptômes permettent de poser l’hypothèse diagnostique d’une névrose hystérique mais d’autres critères symptomatiques définissent clairement l’hystérie: les hyperexesivités des affects, corrélés à une intense demande affective symptômes irrémédiablement certaines difficultés. Ces deux traits sont reconnus et propres à l’hystérie.
Chez le névrosé, les difficultés relationnelles sont difficiles car il témoigne d’une vive sensibilité à la relation aux autres. Au niveau du texte, trois types d’attitudes vis à vis d’autrui viennent illustrer et expliquer ces difficultés: Il existe une disqualification d’autrui en général (les médecins, le mari, le fils). Elle dramatise théâtralise ses relations à autrui, ce qui renvoie au théâtralisme de l’hystérie, c’est à dire la tendance pathologique à vouloir attirer l’attention sur soi, capter l’attention de son entourage, voir le séduire par son comportement. On peut déceler une relation envahissante vis à vis du fils d’autre part.
553 Point de vue dynamique
D’un point de vue psychodynamique, il y a quelques éléments psychopathologiques qui nous permettent d’abord de retenir l’hypothèse diagnostique d’une névrose en général: il y a primat du principe de réalité, puisqu’il y a accommodation nécessaire du principe de plaisir au monde extérieur. La satisfaction ne s’effectue pas par la voie la plus directe, elle est différée et déguisée. Elle transparaît dans les symptômes de conversion, notamment. Le mécanisme de défense qu’est le refoulement est aussi en place: pour preuve, elle n’a aucun souvenir de son enfance. On peut en déduire que le conflit se pose entre le ça et le surmoi, puisque les symptômes de conversion sont l’expression de motions pulsionnelles qui s’expriment de façon déguisée.
Le choix du mari, de 15 ans son aîné, montrent une réactivation de la problématique oedipienne. On peut supposer que mme L. remplace symboliquement son père par son pari, après la mort récente de celui ci. Avoir un mari beaucoup plus âgé est une façon de contourner l’interdit de l’inceste. Le complexe d’oedipe n’est donc pas résolu.
Enfin, l’angoisse de castration peut se repérer, transparaît symboliquement à travers une difficulté à vivre le manque, l’absence du fils comme du mari.
On note par ailleurs la présence de signes obsessionnels et compulsifs par rapport à sa santé (hypocondrie) et la répétition dans les visites chez différents médecins, comme le ait qu’elle ne peut s’empêcher d’en parler à son entourage.
Dès le début de son oeuvre, Freud a posé l’hypothèse d’un noyau commun entre névrose hystérique et névrose obsessionnelle. Il y a évitement du sexuel: il est désiré et redouté, source d’angoisse, cela se traduit chez Mme L. par sa relation platonique.
Le coté séductrice de Mme L. est lié à une fixation oedipienne: c’est le fait que la libido s’attache fortement à des personnes ou Imago reproduisant tel mode de satisfaction et reste bloqué à un stade u l’enfant expérimente le plaisir de séduction du parent de sexe opposé pour devenir son seul objet d’amour, mais cette tentative reste sans succès car le père ne répond pas à ses attentes. Du coup, chez l’hystérique, le manque d’affection est ressenti très vivement.
Le symptôme a alors un bénéfice primaire de diminution de la tension psychique, mais aussi comporte des bénéfices secondaires, car leur coté handicapant est inconsciemment utilisé dans une manoeuvre de séduction de l’entourage (hs: sms :D), l’objectif est de capter l’attention de l’entourage. Ces symptômes sont en fait une demande d’amour travestie. Tout cela est lié au point de fixation oedipien qui s’est produit au niveau de la psychogénèse.
La névrose hystérique peut évoluer vers des troubles hypocondriaque, mais aussi s’améliorer avec l’âge. Le risque dépressif, dans toute situation d’insécurité affectuve reste constant. La prise en charge psychanalitique peut être entravée en raison d’une résistence, mais on peut lui proposer des approches corporelles telles que la relaxation et une psychothérapie de soutient. Il faut surtout éviter ka surmédicalisation, la relation de dépendance.