Les caractéristiques de la situation de travail interviennent sur le comportement du travailleur, par l’intermédiaire de la représentation qu’il en a. Celle-ci est primordiale dans la façon dont l’opérateur va gérer le risque. Il existe toujours une prise de risque, car il est impossible de prévoir les conséquences de ses actes. Ceci dit, et c’est valable pour tous, cette prise de risque d’être plus ou moins importante.
Certains éléments favorisent cette prise de risque. Les éléments centrés sur la personne, peuvent être le manque de formation. On prend des risques par ignorance de celui-ci. Un manque d’information peut aussi entre l’origine. La pression organisationnelle, l’équilibre entre les exigences de production de sécurité peuvent aussi amener à des contradictions qui entraînent des prises de risques. C’est le cas des coursiers, des livreurs qui, face aux aléas du trafic respecte plus ou moins la sécurité routière.
L’accoutumance au danger est aussi un facteur important : le risque n’apparaît plus, car il est intégré au comportement, il fait partie intégrante de la situation de travail et a été sans conséquence jusqu’à présent. On peut prendre comme exemple en conducteur qui roule largement au-dessus de la vitesse limite autoriser sur l’autoroute, mais continue à le faire car il n’a jamais d’accidents avant.
Le rapport au groupe est un facteur qui joue dans la prise de risque. On l’a bien vu dans les cours de psychologie sociale, en groupe, l’individu à plus de chances de prendre de risque, pour faire aussi bien que les autres, en participant à une certaine compétition. Plus la tâche est complexe, plus la réponse est risquée.
Le risque peut par ailleurs être daigné, surtout lorsque celui-ci est mortel. L’opérateur préfère alors ne pas y penser. Le risque n’existe pas. Cela paraît des par exemple pour des laveurs de carreaux. Enfin, il existe ce qu’on appelle l’effet Goldorak : l’opérateur qui a le goût du risque s’identifie un héros. Étant donné qu’il n’a pas eu de conséquences négatives antérieures, il se sent invulnérable. C’est le cas des laveurs de carreaux passionnés d’escalade, qui aurait par exemple tendance à travailler sans harnais.
La prise de risque délibéré, en Psychodynamique du travail.
La Psychodynamique du travail est une discipline qui décrit depuis longtemps les comportements de prise de risque délibéré. Christophe Dejours, fondateur de la discipline, parle de stratégie de métiers. Il montre la mise en oeuvre, dans une situation qui fait peur, de conduites à risque délibéré. Les opérateurs sont conscients du risque, ils en ont peur, mais pour tenir tête au travail, pour s’en extraire, il cherche à se prouver qu’ils peuvent y échapper. Une façon de le faire, c’est de prendre délibérément le risque afin de reprendre la main sur le travail. Ce faisant, ils deviennent acteurs de la situation au lieu de la subir.
Les opérateurs vivent leur travail de façon globale. Il ne dissocie pas production, qualité sécurité etc. au contraire, ils réalisent leur travail en essayant d’optimiser chacun de ces objectifs. La démarche ergonomique tente de prendre les problèmes dans leur ensemble. Elle aide à comprendre le non-respect des consignes de sécurité. Elle peut mettre en évidence les contradictions qui peuvent exister entre la mise en place de protection et les exigences du travail. (Exemple du nom porté bouffon d’oreille chez les mineurs). Cette conclusion est valable pour tous les thèmes abordés par l’ergonomie.
L’analyse des accidents, incidents et erreurs s’intègrent dans cette démarche, en tant qu’indicateur de la différence entre le travail prescrit et le travail réel, de la vague des de la situation de travail et de la compétence des opérateurs. L’analyse ergonomique du travail permet d’établir une relation entre prévention et préoccupation des opérateurs. Elle permet aussi de découvrir des risques non décelés, cachés mais bien présents, qu’elle situe dans le contexte du travail afin de les comprendre et de proposer des actions ne prévention les plus à l’est possible à chaque situation particulière.
Au début de l’analyse, d’ergonomes émirent pas et un peu naïf. Il l’est moins niveau des hypothèses. Cette naïveté du regard permet de concevoir la situation de travail sans a priori.