L’analyse documentaire : on recherche les tâches prescrites, par exemple dans les fiches ROME, on recherche aussi les travaux antécédents, les recommandations générales etc.
L’analyse des traces laissées par l’opérateur au cours de son travail. Ceci permet de vérifier l’organisation, les éventuelles surcharges etc. Ces traces peuvent être des traces écrites de type pense-bête. Ce peut être les annotations dans les contrôles aériens, les notes lors des relèves d’infirmières… Mais il est aussi possible d’enregistrer des logs lorsqu’il s’agit de travailler informatisé, ou de consulter des enregistrements légaux liés au risque (dont l’accès sera à négocier).
L’entretien : il peut être ouvert ou semi directif. Il permet d’accéder aux représentations des opérateurs, récupérer des informations sur des personnes ou sur des tâches, sur la représentation de l’activité des des opérateurs, la perception des conditions de travail etc. L’entretien demande une interruption parfois coûteuse du travail, et nécessite une pièce à part afin d’obtenir des confidences. Il faut avant chaque entretien expliquer les objectifs de celui-ci, clarifier ce que l’on fait des données recueillies, rechercher une réelle approbation de la personne avec qui l’on s’entretient. Il ne faut pas prendre pour argent comptant ce qui est dit, car les gens ne savent pas forcément ce qu’ils font et pourquoi ; auquel cas ils auront plutôt tendance à inventer une théorie explicative a posteriori.
On peut se servir de la technique de Sebillot : demander en quoi consiste le travail, puis l’approfondir tâches par tâche. On les creuse alors vers le détail ou vers le général selon l’approche de l’interviewé et sa capacité d’abstraction. On peut demander des explications, pour amener quelqu’un à raconter un fait précis vécu, par exemple en citant un moment particulier (hier, il y a cinq minutes de etc.) afin d’ancrer la personne dans le réel.
L’observation : elle doit toujours être effectuée en complément d’un entretien. L’observation permet de saisir les faits, mais elle ne donne pas accès à ce qui se passe dans la tête de l’opérateur. Qu’observe-t-on et pourquoi ? Ceci pose le problème du temps : le travail est différent selon que l’on la conscience de l’observateur. Il faut donc savoir de quoi il en retourne avant de se lancer dans une observation. Une première observation devrait être ouverte, afin d’avoir une idée d’ensemble de la situation de travail. On peut ensuite effectuer des observations avec des grilles construites à l’avance. Celles-ci permettent de noter l’enchaînement temporel, et permettent de planifier les observations selon les besoins (lieu et moment pertinent). Les observations peuvent être directes ou différées (filmées et analysées par la suite, éventuellement lors d’un entretien avec l’opérateur observé). Il faut faire attention durant les observations à ne noter que des faits objectifs, réels, sans interprétation telle que l’intention des individus.
La verbalisation : les verbalisations spontanées peuvent être utiles pour interpréter les actes des opérateurs. Il est aussi possible de demander une verbalisation systématique en temps réel, c’est-à-dire concomitante à la tâche. Les verbalisations interruptives consistent en une interruption de la tache par l’observateur, afin de demander de l’expliquer de façon assez précis. Ceci perturbe cependant l’activité. Enfin on peut proposer une autoconfrontation à la personne observée, en lui présentant les traces laissées par son activité, et en lui demandant de les décortiquer ensemble.
La simulation : si l’on doit observer une situation rare, il est possible de la mettre en scène par écrit ou à l’oral de façon plus ou moins réaliste,