45 Combinaison de techniques
Il est possible de combiner des techniques, par exemple, l’entretien et l’observation, ou l’entretien et les tests etc.
Les études sur les connaissances métamnémoniques chez l’enfant, c’est-à-dire sur la connaissance qu’il a du fonctionnement de sa mémoire, est évaluée partir de différents outils.
La première option est de combiner deux mesures verbales : un entretien dirigé, un questionnaire et une mesure non verbale : l’observation. Dans l’entretien, on propose par exemple à un enfant une situation théorique (tu veux appeler ton ami, mais tu ne connais pas le numéro. On te le dit. Est qu’il y a une différence entre aller appeler de suite ou boire un verre d’eau avant ? L’enfant doit alors donner une réponse argumentée.
Le questionnaire comporte des items du type « Quand on te dit un numéro de téléphone, tu te le répète pour ne pas l oublier ». L’enfant doit choisir où il se positionne sur une échelle de 1 à 6 (de jamais à toujours). L’observation consiste à donner à l’enfant des images et lui demander de les classer par difficulté de mémorisation. Les images comportent par exemple une petite fille qui doit apprendre une liste de 5 mots, une liste de 15 mots, etc.
Le but est de voir l’avancée des connaissances sur la mémoire de l’enfant en fonction de son âge. Ces trois techniques permettent de comparer les performances. L’entretien dirigé pose cependant le problème que les tâches sont hypothétiques, ce qui signifie qu’elles sont plus ou moins accessibles à l’enfant. Ces tâches sont indépendantes de l’exécution d’une action.
La seconde option est de combiner tâches précédente avec des méthodes dépendantes de l’exécution d’une action, c’est-à-dire une mesure dépendante d’une tâche qui est, sera ou a été réalisée dans la pratique. Les données verbales prospectives sont celles recueillies lorsque l’on demande à l’enfant ce qu’il pense faire ou comment il évalue sa réussite. Les données verbales concurrentes sont récoltées au cours de l’action. Typiquement, on demande à l’enfant de dire ce qu’il pense à voix haute. Enfin, les données verbales rétrospectives sont celles recueillies lorsque l’action est terminée, on demande alors à l’enfant d’évaluer son score par exemple, s’il s’agit de faire un rappel. En d’autre termes on lui demande d’évaluer dans quelle mesure il a réussit la tâche.
Les mesures dépendant des tâches, non verbales peut être une observation du comportement lors de tâches de mémorisation. Si une personne écrit des mots sur un papier, l’ordre de ces mots donne une indication des stratégies mises en place, comme la catégorisation par exemple, en cas de rappel libre. Il peut être intéressant de comparer les pronostics, et les connaissances des sujets avec ce qu’ils font dans la pratique. Il est par exemple possible qu’ils sachent que grouper des mots par catégories est plus efficace, tout en ayant des difficultés à mettre cela en pratique.
Huet, Escribe et Noury (2007) réalisent une étude sur les adultes. Leur hypothèse est que les buts d’accomplissements de soi ont des effets sur l’utilisation des aides à l’apprentissage, dans le cadre de l’apprentissage en autonomie en environnement informatique.
Deux mesures sont effectuées : celle de l’intention d’utilisation des aides est recueillies par questionnaire. La seconde est une observation comportementale visant à relever les utilisations effectives de l’aide, selon le nombre de clic ou la durée d’ouverture des fichiers, à traver les traces laissées sur l’ordinateur.
Les réponses au questionnaire vont toutes dans le sens de l’hypothèse, mais dans la pratique, on observe des différences entre ce que les gens disent vouloir faire et ce qu’ils font. On distingue trois types de motivations : ceux qui ont un but d’acquisition, de maîtrise du sujet. Ceux là disent vouloir utiliser l’aide et le font effectivement. Ce n’est pas le cas des autres. Le second groupe correspond à ceux qui veulent briller, ont un but de comparaison sociale, dans le sens ou ils veulent une bonne « note » pour épater les autres. Les dires de ces derniers ne correspondent pas à leurs intentions. Le troisième groupe défini correspond à ceux qui ne veulent pas montrer leur incompétence, ceux-ci ne consultent pas l’aide, chose qu’ils croient être un aveu de leur médiocrité.
En somme, il faut faire attention aux méthodes utilisées : celles-ci peuvent influencer les résultats.