I différences entre psychologie clinique, psychopathologie et psychanalyse.
11 la psychologie clinique
La psychologie e décompose en racines : âme, discours, lit, on peut donc traduire le terme par
La science du psychisme faite au chevet du patient. La démarche et la théorie ‘intéressent à des sujets pris un à uns, au cas par cas. Le sujet n’est appréhendé qu’à partir des significations qu’il donne à sa propre histoire. La personne est considérée comme singulière, unique et originale.
Lagache donne en 1949 la définition suivante de la psychologie clinique : L’étude de la personne totale en situation, c’est-à-dire l’étude de la condition humaine individuelle et des conditions susceptibles de déterminer cette conduite, comme l’hérédité, l’histoire de vie du sujet. Autrement dit, elle s’intéresse à tous les secteurs de la conduite humaine, normale et pathologique.
Pedinielli donne une autre définition en 1994 de la clinique : l’étude, l’évaluation, le diagnostic, l’aide, le traitement de la souffrance psychique, quelle que soit son origine.
Il existe un clivage entre la psychologie centrée sur l’objet (la pathologie, la maladie) ce qui tend à déshumaniser le sujet, qui n’est plus pris dans sa globalité ; et une psychologie centrée sur le sujet : on s’intéresse au sens qu’a la maladie dans la vie du sujet. Il est pris dans sa globalité et on ne s’intéresse pas qu’au côté pathologique de sa conduite. Il s’agit là d’un clivage épistémique qui est encore connu dans la problématique contemporaine.
Les buts de la psychologie clinique sont de conseiller, éduquer, guérir, les moyens qu’elle met en place sont multiples. D’un côté, la méthode clinique à tendance naturaliste est défendue par Jalley (98) : il s’agit d’une clinique armée, instrumentale utilisant les outils tels que les tests de personnalité, de performance, projectifs, les échelles d’évaluation, les questionnaires, la classification nosographique, même si cette dernière est utilisée à moindre mesure, à titre indicatif. (la nosographie est une méthode de classification des maladies mentales, par exemple, le DSM4, le CIM10 ou encore INSERM)
Cette méthode s’oppose à la méthode clinique à tendance humaniste, qui renvoie à une clinique « à mains nues ». Elle n’utilise aucun outil prédéfini, autre que l’entretient pour appréhender le fonctionnement de la personne (l’entretient peut être semi directif ou d’inspiration psychanalytique).
Il existe différentes méthodes, différentes façons d’effectuer un travail eu cas par cas, chacune reposant sur des fondements épistémologiques et éthiques différents. On peut les comparer à la clinique de l’observation opposée à la clinique de la parole. L’enjeu principal pour le psychologue clinicien est de ne jamais perdre de vue le parcours du sujet dans sa singularité.
12 la psychopathologie
La psychopathologie est la science fondamentale ayant pour objet d’étude les dysfonctionnements des processus psychique c’est-à-dire l’étude des difficultés ou échecs des mécanismes psychiques directement perceptibles, et non directement perceptibles.
La psychopathologie a une visée étiologique (recherche des causes de maladie). Elle cherche à mettre en évidence les causes de ces dysfonctionnements. Samacher en 1998 indique que « la psychopathologie tente de décrire les phénomènes de l’activité psychique, pathologique, de les classifier, identifier leurs mécanismes et leurs évolutions.
Ces buts sont donc la description, la connaissance, la compréhension de ces pathologies. Les moyens qu’elle met en place sont les entretiens, échelles d’évaluation, tests, et surtout les classifications nosographiques.
13 différences entre psychologie clinique et psychopathologie
Les démarches de ces deux disciplines sont différentes. La clinique a une volonté de mettre en avant la dimension de singularité et d’unicité du sujet. La dimension de singularité peut être davantage occultée en psychopathologie, car la psychopathologie utilise souvent la méthode nosographique basée sur le recensement des signes cliniques pour établir un diagnostic. Il s’agit de déchiffrer un système de signes et de les classer dans une catégorie préétablie. Le sujet est découpé en catégories ou unités de comportement. La dimension de singularité est d’unicité du sujet disparait alors.
Au niveau des buts, la différence est aussi frappante : la dimension de traitement, de soin est totalement absente de la psychopathologie, qui ne s’intéresse qu’à l’étude seule.
14 la psychanalyse
Fondée par Freud 1896, ce dernier la décrit comme le procédé d’investigation des processus inconscients et un mode de traitement des troubles névrotiques. Le travail psychanalytique se centre sur l’analyse du transfert et de la libre association (association libre).
Le transfert désigne l’ensemble des réactions de l’analysant envers la personne de l’analyste dans le processus de la cure psychanalytique. Le transfert vient actualiser dans la relation entre la psychanalyste et le patient toutes sortes de situations conflictuelles refoulées. Il implique le déplacement et la projection sur l’analyste d’images du passé du patient. Il s’agit souvent de la répétition des prototypes infantiles (objet fortement investi dans l’enfance). Les réactions de transfert peuvent aller de l’amour à l’hostilité déclarée, sur ce transfert prend appui le déroulement de la cure.
L’association libre permet de déchiffrer le savoir inconscient et désigne un dispositif particulier de parole et de traitement, une méthode curative fondée sur la verbalisation aussi complète que possible des pensées, des associations d’idées qui se présentent au sujet. Cela consiste pour le patient à exprimer à haute vois tout ce qui lui passe par l’esprit sans censure. C’est l’analyse de la structure même du discours ainsi que l’analyse des productions inconscientes, comme le lapsus, le rêve, l’acte manqué, les oublis, les symptômes, qui permet d’accéder au message inconscient caché derrière par exemple le symptôme. Les dispositifs de l’association libre et du transfert permettent de mettre à jour, faire remonter à la surface ce qui a été refoulé.
Le refoulement est un mécanisme de défense inconscient et involontaire par lequel les souvenirs, sentiments, représentations pénibles liées à une pulsion inaccessible sont maintenus hors du champ de la conscience.
La psychanalyse a donc introduit un tournant décisif car on laisse la parole au sujet au lieu de répertorier les signes d’un diagnostic comme c’était le cas avant la naissance de la psychanalyse.
15 Différences entre psychopathologie et psychanalyse.
Le positionnement du savoir est opposé, dans le cas de la psychanalyse, c’est le sujet qui détient la clé de la compréhension de ses comportements, alors qu’en psychologie, cette connaissance se trouve du côté du praticien.
La méthode en psychanalyse repose seulement sur l’association libre, alors que la psychologie dispose d’outils multiples.
L’approche des deux disciplines est aussi différente. La psychanalyse se centre sur le subjectif, le sujet, dans le but de voir comment le sujet vit ses symptômes et ce qu’il en dit. Pour Freud, le symptôme ne peut pas être dissocié de la parole du sujet. Au contraire, la psychopathologie prône davantage une science dite objective, centrée sur l’observation, les symptômes, les processus sous jacents aux symptômes et moins sur le discours. La psychopathologie énonce des lois universelles applicables à tous à la différence de la psychanalyse qui prône les essais de généralité avec extrême précaution.
Enfin, les buts de la psychanalyse et de la psychopathologie sont différents, la psychanalyse comme la clinique, vise au traitement, alors que la psychopathologie ne vise que la recherche.