Inégalités de l’éducation16 minutes de lecture

Sociologie des inégalités de l’éducation

Dans les années 60, la question se pose : l’extension quantitative est elle suffisante pour une réelle démocratiation. Si l’on considère le nombre de bachelier augmentant, il s’agit d’une démocratisation en effet, mais une différenciation dans les niveaux révélés par les enquêtes interrogent sur le phénomène paradoxal : la scolarité, instrument d’égalisation des chances est tout autant un facteur de maintient, et même de renforcement des inégalités.

De enquêtes sur le terrain, ont permis de faire un constat et d’envisager un modèle explicatif.

1 Quelques chiffres ( ministère de l’éducation )

En 1980, 90% des enfants d’enseignant entraient en seconde, et 79% otenaient le bac, contre 30% d’enfnt d’ouvriers rentrant au lycée, et 23.5% obtenant le bac.
Sur la période de 1964 à 1994, la représentation des enfants d’ouvriers ou de salariés agricoles dans le supérieur passe de 8 à 17% contre une évolution de 30 à 35% concernant les enfants de cadres supérieurs & profession libérale.
Des écarts notables subsistent, même si les inégalités se réduisent.
Les trajectoires scolaires sont fortement contrastées, différence en grand partie liée à l’origine des jeunes. Pour un même constat, les modèles explicatifs varient d’un sociologue à l’autre.

Pendant deux décénies, ( 60 à 80 )on assiste à une élaboration de théories globales expliquantle maintient des inégalités, dans lesquelles on repère deux tendances générales.

D’un coté Bourdieu et Passeron affirment que l’école dissimule des inégalités préexistantes au niveau social, et naturalisent ces inégalités structurelles.
Beaudelot et Establet vont plus loin. Pour eux, l’école ne dissimule pas seulement les inégalités mais en plus, les organise; Ils parlent d’école capitaliste, qui produit de la main d’oeuvre en fonction des besoins du patronat, de l’économie;..

Boudon s’oppose à ces théories. Son point de vue est que l’école se contente d’enregistrer des inégalités, qui sont à expliquer par les choix que les familles, les individus font pour eux mêmes. L’offre scolaire est la même pour tous, mais tous n’en font pas une utilisation optimale. Il met donc en cause la motivation individuelle. Le fait que les enfants de familles plus aisées vont plus loin dans les études que ceux d’ouvrier est expliqué par leur culture de l’effort, leur goût de la réussite plus forte dans les classes miyennes qe dans les classes populaires

On retrouve l’opposition entre déterminisme et liberté.

Constat dressé concernant les études.

L’enquête menée par Alain Girar et Henri Bastide en 1972 au sein de l’INED fait référence à ce sujet. Elle fait état des trajectoires scolaires, à travers une étude longitudinale. L’analyse est efefctué sur une cohorte d’élèves sortis du CM2 en juin 1962, qui sont suivis jusqu’en 72. Elle se base sur des critères déterminants nombreux tels que sexe, âge, résultat au cm2, appartenance sociale, lieu de résidence, avis des enseignants… L’échantilon de 20000 élèves représentatifs de la société francaise de l’époque est le plus important étudié. Le but de l’enquête était de déterminer les facteurs déterminants des trajectoires scolaires.
La réussite en primaire est corrélée à l’âge des élèves. Plus l’âge est important, plus la réussite est faible, et inversement, plus l’élève est précosse, plus il est excellent. L’origine sociale joue un rôle essentiel dans l’âge. Les enfants issus de parents de catégorie sociologie-professionnelle plus riches sont le plus précosse et réussissent le mieux. L’effet d’âge est renforcé; au delà du CM2, on retrouve le poid de l’âge et de l’ppartenance sociale.
Au sein d’un même âge, sur un échantillong ayant les mêmes résultats scolaires à la sortie du CM2, les enfants de cadre supérieur ont accès au collège en général 2.5 fois supérieur à celle des enfants d’ouvrier et employés.

Cette enquête est confirmée par d’autres. En 67, Michel jimmy fait une recherche sur le redoublement, dans 8 écoles primaires à Paris, qui va dans le même sens.
41% d’enfants d’ouvriers ont un à trois ans de retard en CM1 contre 7% des enfants isus de milieu plus aisé. Il montre aussi que le redoublement a un effet durable, les enfants concerné ayant un parcours de plus en plus long, et laborieu jusqu’au bac.

Livre : Bodelot, l’école primaire divise.

A partir de ces travaux le taux de redoublements au CP descent de 25 à 12% dans les années 80, puis diminue encore jusqu’à 8% dans les années 90.
On retrouve les inégalités dans le secondaire, avec des écarts importants dans la répartition. Depuis le collège uniquela proportion des élèves qui font une colarité complète a fortement augmenté. La part d’enfants d’ouvriers finissant le collège passe ( entre 80 et 89 ) de 58% à 91%, contre une augmentation de 96% à 99%
En 1981, 34% des élèves arrivent au bac, contre 68% en 1996.

La différenciation se fait dans le choix de la filière. Les bacs pro et tertiaires se prolétarisent ; les bacs généraux, S en particulier s’élitisent ( sur représentation des enfants de milieux aisés ) La différence homme / femme se fait sentir aussi.

article : société contemporaine, n°11 et 12 « 1986 – 1990 démocratisation et:ou hierarchisation scolaire des publics lycéens.

L’accès aux études supérieures reste très inégale.

Parmis les 20-24 ans, la art d’enfants de cadre s’élève à 16% du total.
Ces 16% représentent :
plus de 32% des étudiants en premier et second cycle universitaire
plus de 48% des effectifs des prépas aux grandes écoles
Cette proportion s’accroit avec le prestige des filières
plus de 80% des effectifs des quatre grandes écoles françaises

L’insttution scolaire n’et pas forcemment responsable de cette répartition. Elle dépend aussi grandement de la demande de scolarisation, différente selon le milieu social d’origine. Les classes supérieure sont plu exigeantes et déploient des stratégies allant dans le sens des études longues.

 

INED enquetes

INED

Indépendemment du secteur, les taux de réussite les plus bas correspondent aux enfants d’ouvriers et de paysans, le taux le plus élevé, aux enfants de cadres et des professions libérales, entre les deux, les enfants d’artisants, de commerçants et d’employés ont un taux de réussite moyen.
Il existe donc un double processus sélectif tant au niveau de la réussite, le phénomène prenant de l’ampleur lorsque l’on progrese dans le cursus scolaire.
La réussite dépend de facteurs culturels plus que social, ce dernier dépendant des ressources économiques et culturelles. Une enquête montre qu’à niveau de ressources comparable, la réussite scolaire des enfants dépend du niveau de scolarisation des parents. A un niveau de réussite scolaire équilvalent, la réussite des enfants surle marché du travail dépend d’autres facteur, tels l’emploi des parents. Le phénomène n’est pas encore entré dans des shémas théoriques globaux cependant.

Livre : bourdieu et passeron, les héritiers
bourdieu et passeron, la reproduction

2 théories explicatives

La thèse de Bourdieu et Passeron : l’école contribue à établir la domination d’une classe sociale sur le reste de la société et participe à la reproduction ( la perpétuation ) de cette domination culturelle. L’égalité scolaire est une illusion indispensable à la perpétuation d’une hierarchie sociale basée sur une domnation culturelle et éconimique des classes supérieures.

Les deux auteurs montrent que la sélection scolaire se fonde sur l’imposition d’un « arbitaire culturel », imposant une certaine culture, valorisant un certain type de connaisances et de mise en oeuvre de ces dernière, de valeurs et de comportements : es connaissances formelles au détriment des connaissances pratiques, concrètes. Cette mie en oeuvre est sonsitutive du modèle culturel des catégories supérieures. Les enfants issus de ces catégories sont en adéquation avec l’enseignement, d’où une meilleure réussite, cette dernière reposant sur l’assimilation de ces valeur acquises hors du milieu scolaire. On parle à ce sujet de disymétrie.
La culture scolaire, considérée neutre ( car elle est une instution autonome, socialement et politiquement neutre, donc non remise en cause par les « dominés » ) , est l’expresion de choix imposés par les catégories supérieures. Le produit des rapport de domination non représentativ »e de toutes les composantes de la société française.

« l’école n’enregistre pas seulement les différences qui lui préexistent, elle les transforme en inégalité scolaire ».

La sélection dans l’école n’appaait pas comme une sélection sociale ni commective, mais comme le résultat d’un processus pédaggique de nature individuelle. ( les êtres sont plus ou moins doués, il s’agit d’une capacité individuelle et naturelle ). Chaque élève paraît avoir ce qu’il mérite : cette idéologie méritocratique ( réussite en fonction des efforts ) dissimule le processus de sélection scolaire, en naturalisant cette dernière ( idéologie du don ). Ce procesus est mis en évidence dans « les héritiers »
Dans leur second ouvrage, traitant de la théorie de la preproduction, bourdieu et passeron articulent la sélection et la légitimation..

A la publication de ces ouvrages, il existait déjà des changements dans le système éducatif ( mouvement des classes supérieures vers les filières scientifiques, délaisement des filières littéraires ). Ces livres théories étaient donc déjà faussées à leur parution, mais fournissent néanmoins un modèle explicatif sur les situations passées. Ces ouvrages ont aussi influencé les étudiants, et contribuent à l’effet de la sociologie sur le social. (mai 68)

B concept de violence symbolique

exercée par l’école car elle impose des significations qui apparaissent légitimes car dissimulées. Cette violence est mise en oeuvre pour une autorité pédagogique face à laquelle tous les élèves ne disposent pas des mêmes ressources. ( ce concept est aussi repris à propos de muées, et autres moyens de communication de la culture ).
En valorisant un type de connaissance on en discrédite une autre.

Concept de capital culture : héritage culturel acquis en dehors de l’école ; ensemble de connaissances ( culture générale ) et ensemble de connaissances relatives aux usages et valeurs. On le mesure à la nature et au niveau de diplôme des parents, et de la proximité des diplômes avec l’idéal culturel scolaire.

Les héritiers et la reproduction sont écrits de façon virulente, efectuant une correllation entre capital culturel et classement scolaire, les inégalités étant renforcées par les examens et concours divers.
Les conditions d’identification garantissent un classement fondé et légitime, mai les concours sursélectionnent les enfants des classes supérieures, les favorisant de part leurs capital culturel ( sans compter l’autosélection : les classes iunférieures ajustent leur orientation en fonction des chances de succès qu’ils accordent à leur groupe social ).
La capital culturel confère des titres scolaires garantissant ( à relativiser de nos jours ) lacquisition d’une position sociale. Il existe cependant des choses plus ciompliquées sur lesquelles les deux auteurs font l’impasse.
S’agissant d’une théorie cherchant à expliquer comment l’institution sociale produit des inégalités, il est possible d’agir sur cette institutionla réformer, pour réduire ces inégalités.

3 Baudelot et Establet

pensent non seulement que les inégalités préexistent à l’école et que cette dernière en produit de supplémentaires, mais vont plus loin en considérant l’école est conçue comme un appareil idéologique aux mains de la classe dominante. ( la bourgeoisie ). Leur inspiration est marxiste, reprenant la notion d’ « appareil idéologique d’état ». ( terme de louis althuser )
Ils voient l’école sous l’angle de sa participation au mode de production capitaliste, de la préminence des grandes entreprises ( détat ou familiales ). ils soulignent la séparation entre le travail manuel opérationnel et intelectuel de direction, dans une logique taylorienne. D’après aux les finalités du système éducatif sont de répondre aux besoins économiques du système capitaliste : l’orgaisation du système éduatif autour de deux réseaux, l’un secondaire général ( préparant aux études longues, postes de responsabilités, de direction, et emprunté par les enfants de la bourgeoisie ) et l’autre primaire professionnel ( préparant aux emplois d’ouvriers; d’employés accueillant les enfants des classes populaires ) est le signe d’un volonté explicite. Les auteurs ont traqué d’ailleurs, dans les textes officiels, tout indice soutenant leur thèse, et ont montré que le primaire est une verion allégée et vulgarisée de la cuture scolaire délivrée dans le réseau supérieur. Cette version fait passer aussi en parallèle une idéologie de la soumission et de l’acceptation. Les deux réseaux étant quasiment étanches, sans passerelles pour passer de ‘lun à l’autre ( surtout du pro vers le général ), cela rend impossible tout changement, et corrobore eur thèse, l’école diffusant l’idée que chacun est bien à sa place.

Cette séparation obéit à une logique de la division de la société en classes. Elle s’accompagne dès le primaire d’une occultation des fonction réelles de sélection des individus.
Les éléments empiriques forts s’opposent à la dimension idéologique.
Le texte est lui aussi obsolète dès sa sortie, concordant avec une refonte du système scolaire. ( réforme des collèges en 75, avec instauration justement de passerelles entre les différentes branches, et la variété des filières augmentant ). De plus, considérer l’école comme un appareil idéologique dénie l’autonomie de l’école dans la mise en place des programmes éducatif, et celle des enseignants qui seraient alor des alliés de la bourgeoisie, des « valets de l’impérialisme » =))

Il existe cependant une dimention idéologique et sociale de l’enseignement, cette struture ne pouvant être prise en dehors de la société extérieure.

4 Boudon – école et stratégie individuelle

Boudon s’oppose aux théoriciens de la reproduction, car leurs analyses se limitent aux structures ( à l’aspect macro sociologique ), ne prenant donc pas en compte le acteurs, les changements liés à leur capacité d’action. Pour boudon les théories de la reproduction et de l’outil idéologique d’état sont caractérisées par un excès de déterminisme, ne prnant pas en compte un facteur important : celui des stratégies individuelles.

Livre 1973 : l’inégalité des chances, la mobilité sociale dans les sociétés industrielles

La thèse de l’auteur est que la répartition du niveau d’instruction ( diplômes ) résulte de l’aggrégation des conduites individuelles, dont on peut considérer qu’elles sont relativement libres de contraintes. Il est en rupture avec les questions fonctionnalistes ( durkheim ), et se démarque des explications déterministes ( modelage du système en fonction d’intérêts comme affirme bourdieu ou baudelot ).
A chaque bifurquation au cours de la trajectoire d’un parcours scolaire, l’élève et sa famlle choisit en fonction de stratégies ( basés sur le coût, risque, les avantages ).
Cette aggrégation des conduites personnelles entraine des effets non intentionnels plus ou moins pervers. ( dévaluation d’un diplôme si beaucoup choisissent la même filière par exemple ).
Pour les familles l’éducation est un investissement ( ou devrait l’être ) décidé par un individu conscient, opérant des choix en se basant sur la maximisation de ses profits, en estimant au plus près la rentabilité du dilôme préparé ( coût financier, coût en temps, investissement psychologique et chances de réussites, avec emploi ou non à la clef ). Les fmilles ayant des ressources faibles privilégient les études courtes, rapidement monayables sur le marché du travail. Au contraire les milieux les plus aisés sont disposés à accepter un investissement plus important, une incertitude plus grande ( concernant débouchés, durée, temps de latences ) et donc un cursus plus long.

L’ecole n’a donc pas de dimension idéologique, elles est un outil, réseau à voies multiples, comprenant des points de bifurquations, dans laquelle des décisions individuelles créent par agrégation des flots plus ou moins important dans telle ou telle branche, de telle ou telle catégorie de persnnes ( classe sociale, sexe, âge etc ). L’inégalité des chances n’est donc pas un produit de l’Ecole, mais a une explication à chercher du côté des individus eux mêmes.
Boudon met en évidence que l’individu de classe sociale populaire accordera moins de valeur à l’enseignement général comme moyen de réussite, et tend à sous estimer les avantages futurs d’un investissement scolaire, pensant qu’on peut très bien réussir dans la vie sans passer par l’école. Ils surestiment par aileur les risques d’un investissement scolaire.

L’idée d’un rouage ayant une fonction propre, échappant aux acteurs et basée sur une idéologie s’oppose à l’idée que les décision personnelles de maximisation des profits, la différence des stratégies personnelles explqiuent les résultats statistiques observés. La question de l’effet multiplicateur des choix successifs rend inutile le fait de chercher des explications dans une idée d’opposition des classes, de domination culturelle.
Le deux théries prennent en compte les différences sociales dans les inégalités scolaires, de façon différentes.
Au cours du débat, ces points de vues s’affinnent, se rapprochent au fur et à mesure.
Il n’en demeure pas moins un constat pessimiste face à la mission d’égalisation de chances de l’école; celle ci semblant impuisante, n’arrivant pas à accomplir sa mission. Les inégalités de départ existent touours et sont même redoublées par des inégalités de demande des individus. Par conéquent elles s’accumulent plus qu’elles ne se résorbent. Plus on s’élève dans la scolarité, plus les inégalités de réussite s’estompent devant ds inégalités sociales d’orientation.
Dans ces conditions, une démocratisation de l’école est elle concevable?

Dans la mesure où les familles veulent maximiser les chances de leurs enfants, avec une logique différente à terme ( le mieux dans x ans ), les filières de différenciation se recréent à d’autre niveaux lorsque le système éducatif supprime celles existantes.
Il existe aussi une volonté ouverte de la part du système de production de peser sur la formation etc.

4 nouvelles perspectives

A partir des années 80, les approches sociologiques se renouvellent progressivement.
Les grand modèles explicatifs construits dans les années 60s sont remis en cause, et les ambitions sociologiques des nouvelles sont plus modestes. En effet, elles passent par des études spécialisées, prenant le problème non dans la globalité, mai par aspect, à raison de recherches empiriques précises, pointues, concernant la variable des familles ouu ce qu’il se passe concrètement au moment du cois de l’orientation, ou la variable des eneignant, le travail au quotidien, les actions contribuant ou pas aux inégalités etc.

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