De la naissance à 3 ans
V La construction de la personne – notions clé du modèle Wallonien
Wallon est philosophe puis mathématicien avant de devenir professeur de psychologie, peu connu car influencé par le marxisme, il est le co-auteur du plan Langevin wallon sur l’éducation nationale, même si ce dernier n’a jamais été appliqué. Il fonde en 1922 le labo de psychobiologie de l’enfant à Pais, insistant sur l’importance d’intégrer les aspects biologiques et sociaux dans l’organisation du comportement. Ce postulat est le fondement de sa théorie : l’enfant est génétiquement social.
Il évolue dans trois types de milieux : le milieu humain, physique et symbolique. Wallon met l’accent sur le premier car l’enfant est incapable d’assurer sa propre survie et l’humain est un médiateur entre bébé et le monde physique. Le milieu symbolique est celui des représentations, des acquis de la culture du groupe auquel il appartient et celles que l’enfant se construit par son expérience, lui donnant accès au maniement des concepts.
Ses mouvements ont une fonction expressive d’abord et effectrice ensuite (fonction de la motricité)
L’émotion joue un rôle important dans le développement de l’individu, et Wallon est le premier à insister sur ce fait. L’émotion permet à bébé d’établir un contact avec son entourage.
La construction de la personne se découpe en stades, et prend place de 1 à 3 ans, puis s’achève de 6 ans à l’adolescence. Ce développement est basé sur des crises et des discontinuités, par exemple on note une coupure nette entre l’intelligence pratique pré langagière et l’intelligence discursive avec le langage. Au cours de chaque stade, un mode d’échange avec le milieu prédomine par rapport à d’autre, et à tout âge le comportement de l’enfant est considéré comme opérationnel et finalisé.
Vie intra utérine : on parle alors de parasitisme radical (totale dépendance biologique).
1/ l’impulsivité motrice (6 mois)
2/ le stade émotionnel (6 à 12 mois)
3/ le stade sensorimoteur (1 à 3 ans)
4/ stade du personnalisme (3 à 6/7 ans)
5/ stade catégoriel (6/7 à 11/12 ans)
6/puberté (12 ans)
Les diffférents niveaux de la relation moi-autrui et différents modes d’échange moi-enfant se construisent dans et par les interactions avec les autres. Certaines phases sont dites centripètes et sont tournées vers l’intérieur, le développement de soi, les autres sont dites centripètes et tournées vers l’extérieur, développant le relationnel. Les focalisations de l’échange avec l’entourage et les stades de la personnalité ne sont pas superposables. Le stade émotionnel est considéré comme une première compréhension du monde, l’enfant est capable de colère et de contagion émotionnelle.
Le syncrétisme est l’appréhension globale et indifférenciée d’autrui par l’enfant (voir texte sur le jeu d’alternance dans le polycopié du TD)
Dans les années 80s, Nadel et Baudonnière étudient des jumeaux ou trios filmés en absence d’adulte dans la pièce avec des objets identiques en quantités égales, en autant d’exemplaire qu’il y a d’enfants dans la pièce. Les comportements réalisés librement de l’enfant sont observés et on remarque une imitation immédiate selon le choix et la durée d’utilisation d’objets identiques. Les objets servent là de médiateurs comme moyen de communication jusqu’au déclin de ce comportement vers trois ans ; il se manifeste uniquement entre pairs d’âge identiques. Ce comportement a une orientation sociale. A 4 ans, l’imitation immédiate est remplacée par les échanges verbaux et le jeu de fiction.
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