L’hypothèse perceptive de Bruner10 minutes de lecture

37 La théorie de l’hypothèse perceptive de Bruner (1956)

(perception indirecte)

A_ Tout ce que l’on perçoit est dans un contexte. Le sujet est toujours dans un état de préparation orientant la sélection de l’information et son traitement. La perception est catégorielle (elle active différentes choses selon la catégorie) inférencielle (dans tous les sens, par exemple la vue d’une pomme peut en rappeler l’odeur) et prédictive (elle crée des attentes).

B_ La perception se fait en trois étapes

1 formulation d’hypothèses sur le stimulus (ma belle mère est au Mirail)

2 recueil d’informations relatives aux hypothèses (est ce que c’est vraiment elle ? a-t-elle coupé ses cheveux? Est-ce bien son parapluie etc.) On cherche plus les confirmations que les infirmations.

3 acceptation ou rejet des hypothèses (ouf, ce n’est pas elle). Bruner cite comme exemple un objet rectangulaire posé sur sa cheminée qui s’avère être un livre. Il découvre ce dont il s’agit par un processus d’encadrement graduel de la mise en catégorie de l’objet (est ce cette boite, non, elle est dans mon laboratoire, est ce un livre ? oui, sa couverture est rouge avec des lettres dorées, il est donc de cette édition, j’ai travaillé récemment avec le livre de untel, ce doit être celui nommé « blabla blah ».)

L’hypothèse perceptive dirige la prise d’information, qui à son tour valide ou infirme l’hypothèse perceptive.

C_ les facteurs influençant la formation de l’hypothèse perceptive sont des facteurs cognitifs : la connaissance possédées ou activées, des facteurs socioculturels, des facteurs affectifs et de personnalités.

D_ Propriétés de la catégorisation perceptive.

Elle a de nombreux avantages : elle permet de réduire la complexité, par exemple, considérer toutes les nuances du bleu comme une même couleur, évite d’avoir à apprendre le nom de chaque nuance. Elle est le moyen par lequel on identifie un objet, par exemple, un fauteuil peut être reconnu, même s’il a une forme différente de toutes celles que l’on connaît. On peut catégoriser un animal que l’on n’a jamais vu avant, par exemple, c’est un félin. Ceci permet de décider de l’action appropriée : les pommes se mangent. Elles permettent d’ordonner ou lier des classes d’objets et réduit le besoin d’apprentissage continuel.

Il en découle des stéréotypes, qui sont des biais de catégorisation. En effet, on accentue les éléments typiques, qu’on attribue à tous les éléments d’une catégorie et on efface les trait qui ne sont pas représentatifs. Autrement dit, on maximise les ressemblances inter catégorielles et on minimise les différences.

Montrant un film sans son ou deux femmes parlent, on demande de juger d’elle en précisant seulement que l’autre est soit son amie, soit une assistante sociale. L’échange est alors perçu de façon très différente. Il existe ainsi les mêmes stéréotypes pour les anglaises, bourgeoises, militantes ump, étudiantes etc.

Neissen propose la notion de cycle perceptif pour décrire cela.

L’exploration visuelle extrait l’information, celle-ci instancie (stabilise) les schémas, qui eux-mêmes orientent l’exploration visuelle.

Arguments expérimentaux

Effets de la motivation, de la valeur

*L’estimation de la taille de disques par des enfants grâce à des ronds de lumière dépend de la valeur de ces disques. Lorsqu’il s’agit de disque en carton, les enfants estiment relativement correctement la taille. Lorsqu’il s’agit de pièces de monnaie qui sont présentée, les enfant surestiment sa taille, d’autant plus que la valeur de la pièce est élevée, ou que l’enfant est issu d’un milieu modeste. (Bruner & Godman)

*Effet de contexte : Bruner et Minter 1945. Lorsque l’on présente un stimulus ambiguë, l’interprétation de celui-ci dépend du contexte dans lequel il est présenté. I0 II I2 I3 I4 ou A I3 C D.

* Tuling, Mandler & Baumal font une expérience mettant aussi en avant l’effet de contexte en présentant 64 mots à raison de 140ms par mot, soit sans contexte, soit accompagné d’une phrase de 4 mots, soit ‘dune phrase de 8 mots. Plus le contexte est important, plus la reconnaissance des mots est bonne.

* Bugelski et Alampay présentent une suite d’image, dans un cas, représentant des visages, dans l’autre des animaux, se terminant chacune par une image ambiguë : Ratman, dans laquelle il est possible de voir soit un visage, soit un rat. Selon le contexte présenté, l’image est interprétée différemment. Sans contexte, le visage est plus prégnant.

*Illusion perceptive et inférence

<-> / >-< L’illusion de Müller-Lyer est très forte dans les pays développés et en milieu urbain, et beaucoup moins prononcée dans les endroits où les habitation sont circulaires, il s’agit de facteurs internes au sujet.

*Un sujet est laissé seul, assis dans un bureau pendant 35 secondes, puis on le fait prendre place dans la salle d’entretient et on lui demande ce qu’il se trouvait dans le bureau d’avant. Les réponses sont cohérentes pour ce qui concerne les objets présents habituellement dans un bureau, mais le rappel d’objets non cohérents est bien moins bon : panier de pique nique, crâne, bouteille de vin ne sont que rarement cités. Au contraire des éléments typiquement dans un bureau ont été cités malgré leur absence effective : téléphone, livres dans un tiers des cas. Ce sont des erreurs typiques liées à la catégorisation et au stéréotype.

Rôle de l’attention sélective visuelle : l’effet Stroop.

Certains d’entre vous ont peut être déjà joué au docteur kawashima’s brain training, sur Nintendo DS, un des exercices de la seconde version correspond à l’effet stroop. Il s’agit de dire la couleur d’encre dans laquelle sont écrit des mots. Ces mots sont eux mêmes des noms de couleurs. Dans cette expérience, on comptabilise le temps mis à énoncer toutes les couleurs, et le nombre de répétitions avant de dire une couleur correctement en cas d’hésitation. On effectue deux test, le premier en donnant la couleur de carrés puis la couleur de mots (ou l’inverse pour contrôler l’effet de l’ordre de présentation des tâches.)

Notre groupe a obtenu comme résultat une moyenne de 104 secondes pour venir à bout de la liste, et de 53 répétitions. Cela correspond bien aux résultats obtenus par Stroop, qui a eu comme moyenes respectives 110 et 53.

Les gens mettent plus de temps lorsque la couleur apparaît dans un mot que dans un carré. Mac Leod explique cela par la nécessité d’effectuer un traitement distribué. La tâche active en effet deux chemins à la fois: la reconnaissance de l’encre, et la lecture du mot. Il y a interférence entre ces deux tâches, donc la performance se dégrade. La différence de temps entre les deux types de tâche correspond au temps qu’il faut pour inhiber la lecture du mot.

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perception indirecte : Bruner et Les attentes perceptives

Selon bruner, la perception de l’individu est dirigée par ses buts, ses attentes. La perception épend d’un processus de catégorisation mettant en relation dynamique les inforations recueillies avec les attentes perceptives. L’effet des attentes sur la perception se fait à travers l’élaboration d’une hypothèse associée à une catégorie. Le stimulus fournit n exemplaire, un trait qui va activer une certaine catégorie.

Bruner propose une tâche de reconnaissance d’une image en mesurant le temps nécéssaire à la reconnaissance. On montre d’abord un chat, et dans un second temps, un vélo dans la condition expérimentale 1 et un chien dns l’autre. On note que dans le cas du chien, a reconnaissance se fait beaucoup plus rapidment que lorsque la seconde image est un vélo. Cela s’xlique par le fait que la première image « chat » a activé une catégorie spécifique, par exemple « animaux » ou « quadripèdes » etc. Le sujet s’attend donc à percevoir plus d’animaux, et est préparé à voir le chien, qu’il reconnaît en conséquence facilement. Das le cas du vélo, le sujet est surpris de ne pas voir un vélo, doit d’abord reconnaître que lobjet n’est pas un animal, « refermer » cette catégorie en quelque sorte pour pouvoir reconnaître le vélo.

Expérience fait en cours. Nous avons projeté une série de diapositives de façon brève et rapide au cours de laquele il fallait reconnaître un dessin. La moitié de la classe a d’abord vu une image de femme assise, qui devenait de plus en plus ambiguë pour devenir progressivement un visage d’homme. L’autre groupe a vu les mêmes images présentées dans l’ordre contraire, en cmmençant par le visage d’homme et terminant avec le visage de femme. L’image la plus ambiguë (celle du milieu) a été perçue de façon très différente pour les deux groupes. 75% du premier groupe y voyait une femme assise, contre 100% du second groupe qui y percevait un visage d’homme. Le fait que certains voyaient déjà un visage d’homme dans le premier groupe alors que personne ne voyait encore de corps fémini s’explique ar le fait que le visage d’homme est une figure plus prégnante que le corp de femme.

Compte rendu de l’expérience

Matériel: série de diapositives représentant un corps de femme se tranformant par étape en visage d’homme en fin de série (ou l’inverse). Les dessins intermédiaires (8) ne doivent pas fournir de données suffisantes pour pouvoir identifier clairement un objet.

Tâche : il s’agit d’un etâche de reconnaissance, le sujet doit identifier l’objet en fournissant une réponse verbale par écrit. (La réponse est verbale dans le sens où elle est formulée avec des mots)

Question de départ : un même stimulus peut être perçu de façons dfférentes, quel est l’effet du contexte sur la perception de cette image d’une façon plutôt que d’une autre. Pourquoi cette perception diffère selon le contexte temporel (ici l’image vue préédemment).

Hypothèse (de Bruner): la perception n’est pas déterminée par les seules caractéristiques du stimulus mais peut aussi être déterminée par un mécanisme d’élaboration d’une attitude, d’une attente ou d’une hypothèse perceptive dont l’effet sur la perception se traduit par ne orientation sélective de la prise ‘information ou par des distortions conduisant à des décisions et réponses varialbes selon le contexte dans lequel est inscrit le stimulus à dentifier.

VI générale : le contexte

VD générale : ce qui est perçu

Hypothèse générale : le contexte influe sur la perceptionen créant des attentes perceptives

VI opérationnelle : l’ordre de présentation des images (femme devient visage d’homme ou visage devient corps de femme)

VD opérationnelle : réponse verbale « homme » ; « femm » ou « autre »

variables parasites : la durée de présentation des images est contrôlée.

Hypothèse opérationnelle : Si on voit l’image de la femme en premier, ce sera celle qu’on verra pour la cliché _, dans le cas contraire, on y reconnaitra l’homme.

On prsente les résultats sous forme de tableau, e classant les résultats par groupe et par diapositive.

Conclusion : on confirme notre hypothèse, l’image 8 est perçue très diféremment selon le groupe interrogé. Cette expérience a des limites : la prégnance du visage sur le corps de femme peut influer sur le résultat, la catégorisation implique une recherche de confirmation de l’hypothèse perceptive qui biaise en conséquence la prise d’information sur l’image.

2 thoughts on “L’hypothèse perceptive de Bruner

  1. dans l’expérience des bâtiments, il ne s’agit pas de Mayer-Lyer mais de Müller-Lyer. 🙂

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