La mémoire
III Organisation de la mémoire
1/ notion de représentation mentale
a/ définition
Une représentation mentale est une entité de nature cognitive reflétant une fraction de l’univers extérieur à ce système. Le modèle intériorisé que le sujet construit de son environnement et de ses actions sur cet environnement. Pour le concept d’arbre on peut aune représentation transitoire ( un arbre précis) ou une représentation générale, sur le long terme, elle devient alors une connaissance.
b/ format/encodage
Pour construire du sens à travers les représentations, quelles sont les propriétés perceptive qui sont conservées, sont elles liées à l’encodage ? à la situation ?
Certains disent que non : le format est sémantique et commun, unique, abstrait, amodal. Le codage est propositionnel dans tous les cas.
D’autres disent oui : il existe différents formats (imagé, verbal, procédural) Kosslyn parle d’image mentale, alors que Paivio (71) échafaude la théorie du double codage : imagé et verbal. On parle là de codage modal (qui dépend d’une modalité).
2/ activation et organisation des représentations en mémoire
A processus d’activation
L’énergie mentale est disponible en quantité limitée qui se diffuse sur plusieurs unités d’information mémorisées. Strenberg 69 établit une relation linéaire entre le temps de reconnaissance d’un item et la taille de la liste. En gardant de 1 à 6 chiffres en mémoire, la reconnaissance prend 0.038 sec en plus pour chaque item ajouté. La comparaison se fait de façon
-diffusion d’activation : le nombre d’item a maintenir activé rend le niveau d’activation plus faible pur 2 items celle-ci serait d’1/2 contre 1/6 dans le cas de 6 items à retenir. On constate un effet d’amorçage (meyer, schvaneveldt), un effet de répétition (docteur docteur), un effet sémantique (chien, chat, canari, oiseau, rat…)
-Anderson 74 met en évidence l’effet d’éventail (fan effect) :
I propose au sujet des phrase à mémoriser, ayant un nombre de lien entre elles et note le temps de reconnaissance
Le docteur est à la banque, 0 liens, temps : 1.11
Le pompier dans le parc, 1 lien (4), temps : 1.17
Le notaire dans l’église, 1 lien (4), temps : 1.17
Le notaire dans le parc, 2 liens (2 & 3), temps : 1.22
B organisation de la mémoire permanente
Les réseaux sémantiques se basent sur une activation séquentielle et son unité de base est le concept. Les réseaux connectionnistes impliquent une activation diffusée, distribuée, sont élément de base est l’information élémentaire dont les configurations vont créer une signification.
C réseaux sémantiques
La mémoire est composée de nœuds (concepts) associés par des liens (propriétés qui constituent le concept). Ces nœuds sont organisés de façon hiérarchique et répondent à une exigence d’économie cognitive (héritage de propriétés). La récupération d’un concept dépend du processus de diffusion d’activation dans le réseau.
Dans une tâche d’identification de phrases qu’il faut juger vraies ou fausses, le temps de réponse varie en fonction de l’écart entre le concept et la propriété
Le canari chante (niveau 0 : le canari) temps court.
Le canari vole (niveau 1 : l’oiseau) temps de réponse moyen
Le canari a une peau (niveau 3 : l’animal) temps de réponse court
Objections à l’idée de réseaux sémantiques :
L’effet de fréquence : à un même niveau hiérarchique, si les liens au concept sont fréquents, ils seront identifiés plus rapidement que s’ils ne le sont pas (ex : lister les caractéristiques du requin).
L’effet de distance sémantique
L’effet de typicalité : à un niveau donné, certains exemplaires sont plus représentatifs d’une catégorie que d’autres (exemple le canari et la poule ou l’autruche sont tous deux des oiseaux, lequel est le plus représentatif de la catégorie oiseau ?) on parle de prototypie : le prototype est l’exemplaire le plus représentatifs.
Evolutions : Collin Loftus rejette l’organisation hiérarchique stricte et d’économie cognitive. Il conserve les postulats 1 et 4 (la constitution du réseau et la diffusion).Il propose une autre organisation sémantique hiérarchique. Selon Bartlett, 3 et 2 vont pour les objets, les situations structurées et les évènements. Il parle alors de script.
Schéma : ensemble structuré de connaissances abstraites représentant une donnée particulière d’objets ou d’évènements avec des traits caractéristiques, des attributs et des liens entre ses attributs.
Le script est un cas particulier, il en existe pour la plupart des situations, par exemple le script du restaurant. On entre, (cherche une table, choisit ou s’installer, s’assoit) commander (prendre le menu, regarder, choisir, appeler le serveur, commander, le serveur va demander le repas en cuisine) manger (attendre qu’on nous apporte le plateau, manger, etc) sortir (demander l’addition, faire l’addition, apporter l’addition, payer, sortir). Ces connaissances sont utilisées pour faire des inférences (le serveur nous a oublié…)
D réseaux connexionnistes
Le principe des réseaux connexionnistes est neuromimétique (mimant la neurologie). Les représentations sont distribuées sur une infinité de nœuds, unis par des liens, représentant chacune une unité d’information. Chaque lien a une force associative pondérée (lien plus ou moins fort). Différents états d’activation sont possibles pour un nœud : activé, non activé, inhibé.
Le traitement est distribué : plusieurs nœuds sont activés à un même moment constituent un patron d’activité, état d’activation des unités d’information qui la composent. L’information peut être activée partiellement, l’état d’activation étant très dynamique, les informations activées changent souvent et souvent de façon partielle.
Récapitulatif.
Dans un réseau sémantique, les nœuds et les concepts se confondent, les liens entre les nœuds ont une force associative identique, les nœuds peuvent être activés ou au repos, le traitement est séquentiel (un nœud est activé après l’autre). Un concept est représenté avec ses propriétés associées, l’activation se fait en un tout, de façon stable et durable.
Dans un réseau connexionniste, les nœuds sont des unités d’informations liés par des forces associatives différentes qui peuvent être inhibées, activées ou au repos. Le traitement selon l’information est distribué, plusieurs nœuds peuvent s’activer en même temps constituant ainsi un patron d’activité qui se répartit sur une partie du réseau, l’activation se fait de façon dynamique et plus ou moins partielle.