Quelques actes théoriques – approche néo freudienne
Freud, 1866-1939, est le premier à s’être penché sur l’importance du vécu infantile dans le développement de la personnalité. Pour lui, l’enfant a une vie sexuelle, il a statué les stades du développement libidinal qu’y s’y référaient, abordant le développement dans son aspect psychoaffectif. Il a aussi parlé de l’oedipe, pour ne citer que quelques notions à revoir en vrac.
L’enfant fait d’abord preuve d’un narcissisme primaire, il vit dans sa bulle, indifférencié de ce qui l’entoure, il devient par la suite sujet entouré d’objets, l’autre commence à exister dans une relation fusionnelle à la mère (ou la figure maternelle en tout cas), dans une figure dyadique ou duelle (c’est moi ou l’autre). La relation triadique suit, il s’agit de relations duelles avec plusieurs personnes par exemple papa et maman, mais l’enfant ne conçoit pas que des relations puissent exister en dehors de lui. C’est ce qu’il découvre lors de la triangulation : non seulement les parents avaient une relation ensemble qui ne passe pas par lui, mais en plus elle lui préexistait et sans elle, il ne serait pas là. Les rapports généalogiques sont compris, l’interdit de l’inceste est intériorisé etc.
Quand l’enfant vient au monde, il crie (nous ne considèrent que le cas ou le cordon ombilical est coupé immédiatement). Ce cri résulte purement d’actions physiologiques : défroissement des poumons, expulsion de l’eau et inspiration d’air suite au passage d’un milieu aquatique à un milieu aérien. Ce cri est interprété par les parents qui lui accordent un sens primaire (il a faim, soif, peur, mal, etc.) Le cri de l’enfant est donc pris dans la symbolisation des parents. Ce qui est une bonne chose puisque le cri va servir à l’enfant à signifier qu’il a faim par la suite. A ce cri, répond rapidement un premier allaitement.
Jusque là, l’enfant était nourri par le cordon ombilical pour satisfaire son besoin de nourriture et suçotait dans le vide (ou sur ses membres) pour lui procurer du plaisir. Lors de ce premier allaitement, pour la première fois de sa vie, l’assouvissement d’un besoin vital est doublé de l’obtention d’un plaisir. C’est la rencontre de la pulsion d’autoconservation et de la pulsion libidinale de plaisir. Cette première expérience devient un moment parfait dont tous les autres ne sont que des répétitions ratées. Cette première expérience est en ce sens un moment merveilleux, parfait en tant qu’il n’ait aucun point de comparaison, mais aussi une perte, puisqu’il ne sera jamais plus répété.
Il en découle l’apprentissage du manque et de la frustration. L’enfant va dormir après cette première expérience, et en se réveillant plusieurs heures plus tard, il va avoir faim. Il se met donc à pleurer, et active la trace mnésique laissée par l’expérience précédente, ce qui crée une attente. Le besoin est senti, exprimé puis satisfait dans avec un certain délais.
Durant ce temps, bébé réélabore, réinvesti les traces mnésiques laissées par la première expérience et peut halluciner le goût et la satisfaction liés à sa mémoire, ce qui lui permet de temporiser. Il apprend par la même occasion que l’hallucination ne suffit pas à calmer sa faim et s’aperçoit ainsi petit à petit qu’il n’est pas tout puissant. Il a besoin de la réalité, du monde extérieur et devient peu à peu attentif aux bruits, et commence à percevoir des signes d’une préparation de l’objet de son désir.
Les troubles alimentaires peuvent venir de là : les pulsions d’autoconservation et pulsions de plaisir ne sont plus en équilibre et conduisent à des comportements autres que ceux nécessaires strictement à la survie.
Bébé est ainsi confronté à l’opposition entre principe de plaisir et principe de réalité, et apprend à la gérer.